Rembrandt, la gravure du côté obscur

Le Cabinet Rembrandt présente pour sa nouvelle saison une trentaine de gravures du maître de la discipline, à voir au couvent Sainte-Cécile jusqu'au 23 juillet.


Intitulée De l'ombre à la lumière, la nouvelle saison du Cabinet Rembrandt se consacre à la question du clair-obscur dans l'œuvre gravée de l'artiste flamand, dont il serait à peine exagéré de dire qu'il en est le maître absolu. Loupe à la main, nous sommes donc invités une nouvelle fois à nous plonger dans l'univers graphique foisonnant d'une trentaine de gravures, choisies parmi les 80 acquises par le fonds Glénat pour le patrimoine et la création. D'emblée on est frappé par la variété du trait de Rembrandt : parfois esquissé, d'autres fois intensément travaillé, il restitue toujours à merveille la dynamique gestuelle de ses personnages.

Les ambiances nocturnes sont fascinantes : faiblement éclairés à la lueur d'une bougie, les traits du visage d'un étudiant à sa table de travail peinent à s'extraire de la pénombre, tandis que sur le mur opposé, le visage évanescent de la femme de Rembrandt, malade, lui fait face... Plus loin, le dernier état d'une gravure consacrée à la fuite en Égypte, comparé aux états précédents, permet de comprendre ce qui rend l'obscurité de ces nuits si intense et abrasive. Et pour ceux qui ne pipent rien à ces histoires "d'états" et aux procédés de la gravure à l'eau forte, dont Rembrandt est un maître incontesté, un écran tactile permet de saisir les étapes de travail nécessaire à leur réalisation. On est cependant moins convaincu par l'intérêt des écrans qui, en clôture de parcours, présentent des animations un peu faiblardes de certaines gravures… Franchement, est-il nécessaire de faire s'agiter ces chefs-d'œuvres pour que nous leur accordions un brin d'attention ? Le monde n'est-il pas assez plein d'écrans ?

De l'ombre à la lumière au couvent Sainte-Cécile jusqu'au 23 juillet ; 5€/6€/7€


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