L'odeur de l'essence

L'édito du PB 1189 du 13 avril 2022.


Nous y voilà. Attablés sagement sous les lustres, dans le beau salon de la préfecture de l’Isère, avec la presse locale, le souriant préfet, BFM en fond sonore. Les fonctionnaires dévoués trimballent les sandwichs. 19h30, on attend. Après des mois à voir H-24 les têtes de ces douze prétendants au poste suprême, à suivre les courbes sondagières... Surprise ou pas ?

Bah non. 19h59, on s’agglutine devant l’écran. Rien d’imprévu pour le second tour. Les visages et les scores défilent. Mélenchon rate de peu, Zemmour pas si haut (le vote caché, ben voyons). Et derrière, le défilé des candidats-aux-frais-de-campagne-non-remboursés (pas au-delà de 800 000€, en réalité). Deux contre-performances historiques, Anne Hidalgo et Valérie Pécresse portent leur parti au plus bas jamais connu. 1, 1 million de Français ont voté pour le faussement sympathique Jean Lassalle.

On absorbe les chiffres, on écoute tout le monde. Tractations, appel au barrage républicain. Fatigue. Une chanson entendue en concert quelques jours plus tôt nous vient en tête : « Si l'Président remporte la moitié des voix / C'est qu'les deux tiers de la France en voulaient pas »… L’odeur de l’essence. La prochaine fois qu’on se parle, dans 15 jours, on sera peut-être repartis pour 5 ans du même président. Ou avec une présidente.


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