"Ghost song" : Houston à double entente

Entre documentaire et fiction, Nicolas Peduzzi signe le film "Ghost Song", à voir à Grenoble au cinéma Le Club.


C’est une expérience de cinéma à la fois singulière et ambitieuse, naviguant aux frontières du documentaire et de la fiction, que propose le réalisateur français Nicolas Peduzzi avec son deuxième long-métrage Ghost Song. Fasciné de longue date par la ville de Houston, tentaculaire et méconnue mégapole texane au climat subtropical, il en dresse une sorte de radiographie en creux à travers les déambulations fantomatiques de trois âmes damnées, alors qu’un titanesque ouragan (purificateur ?) s’apprête à déferler sur la ville. Au travers du parcours d’OMB Bloodbath, rappeuse queer du Third Ward qui cherche à sortir de la violence dans laquelle son statut d’ancienne cheffe de gang l’a immergée, il rend ainsi hommage aux particularismes de la scène rap locale, bercée par la consommation à outrance de sirop codéiné. À travers celui de William, fils déshérité et toxicomane d’un riche magnat local, et de son acolyte Nate, ce sont à la fois les ravages des "drogues sous ordonnance" et les richesses toxiques engendrées par l’industrie pétrolière locale qui sont évoqués. Porté par un rythme hypnotique, baigné dans une bande-son omniprésente et une ambiance crépusculaire, Ghost Song met en scène une réalité douce-amère et ambiguë, où violence et douceur semblent en permanence entremêlées.

Ghost Song au cinéma Le Club en VOST le 27 avril, 6, 80€/7, 80€


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