Le Prunier Sauvage fête ses 10 ans le 14 mai avec une soirée mêlant concerts et spectacle. L'occasion de revenir sur l'histoire de ce lieu qui a fait le pari de l'émancipation, par la culture, des populations issues de quartiers prioritaires de Grenoble.
Si le Prunier Sauvage fête aujourd'hui ses 10 ans, l'histoire de ce lieu de spectacle et d'éducation artistique, implanté au cœur du quartier Mistral, est beaucoup plus ancienne. L'association Cultur'Act qui le porte célèbre, elle, son trentième anniversaire : « Tout a commencé avec des artistes issus du quartier, à une époque où il y avait une vraie politique culturelle locale, sous le mandat d'Hubert Dubedout. Leur volonté d'avoir un lieu de travail et d'expression artistique a été entendue et cet établissement a été construit dans ce but au début des années 80. Puis, avec l'arrivée d'Alain Carignon au pouvoir, le projet n'a plus été soutenu par la mairie et a dû fonctionner en autogestion », raconte Brahim Rajab, directeur du Prunier Sauvage. Par la suite, les lieux fourmillent néanmoins d'activités et l'association Cultur'Act essaie de convaincre du bien-fondé de sa philosophie. Un projet culturel porté par des citoyens, un lieu de vie artistique dans un quartier prioritaire avec l'idée que « la culture permet la transformation sociale », et une volonté affichée de ne pas se spécialiser afin de s'ouvrir au maximum à tous les habitants. La pugnacité finit par payer avec l'inauguration du Prunier tel qu'on le connaît aujourd'hui, en 2012.
Ici, une trentaine d'enfants des quartiers Mistral et Lys Rouge suivent des cours de musique pour seulement 25€ l'année. En plus, la salle leur prête un instrument et les invite à plusieurs spectacles. « On a ramené des pratiques instrumentales qui n'existaient plus dans le quartier. Cela les valorise, leur donne confiance en eux », constate Brahim. Et pour aller plus loin, les équipes du Prunier regardent maintenant vers l'avenir avec le projet du Parc des Arts, un pôle des arts du cirque et de rue doublé d'un tiers-lieu mêlant art culinaire, hébergements et bureaux… « On est actuellement dans la dernière phase de préfiguration du projet (avec l'installation d'un chapiteau et d'un théâtre ambulant pour cette saison, NDLR). La Ville nous a affirmé son soutien. Maintenant, on attend de voir le positionnement du Département. Et on espère qu'en 2024, un premier élément sera sorti de terre. »
Les 10 ans du Prunier Sauvage samedi 14 mai de 15h à 1h au parc Bachelard, prix libre ou 10€ selon spectacle