Toi tu vis, toi tu vis, toi tu crèves

L'édito du PB 1192 du 25 mai 2022.


« Toi tu vis, toi tu vis, toi tu crèves. » Mythique, le petit Dewey (Malcolm), emporté par sa toute-puissance devant son armée de petits soldats en plastique. On imagine tout pareil Laurent Wauquiez devant sa liste de plus de 300 structures culturelles de la Région. « Grenoble, ce repaire d'islamo-gauchistes ? Allez, moins 100%, moins 50%, moins 15%... » Une ligne dans un tableau, hop. Pleins de naïve bonne volonté, mais sans trop y croire quand même, au départ, on s'est dit : mieux répartir les fonds entre villes et campagnes, pourquoi pas... Et puis on a vu ces festivals des champs et des cimes, qui existent grâce à l'énergie de quelques acteurs locaux, parfois bénévoles, être également visés. On a vu aussi l'Espace 600 ou La Rampe, lieux de culture dans des quartiers "politique de la ville", QPV comme disent les énarques, parmi les cibles. Et que dire de la manière : on ne prend même pas la peine d'avertir et de discuter avec les gens qui travaillent, toute l'année, à concevoir une programmation, soutenir des artistes, accompagner la création, faire voyager des spectacles, amener la culture à ceux qui en sont le plus éloignés. Quand notre téléphone sonne pour nous demander, à nous, de combien exactement sera la diminution budgétaire, on ne peut que partager l'atterrement général. Un sacré manque de respect.


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Éleonore Pano-Zavaroni, « déjouer l’œuvre comme objet »