À l'Hexagone, « on tente beaucoup de choses singulières »

En septembre prochain, l'Hexagone, scène nationale arts sciences de Meylan, écrira un nouveau chapitre de son histoire avec la première programmation de son nouveau directeur Jérôme Villeneuve. On vous en dit un peu plus avant la présentation de saison, le 14 juin.


« Même si, bien sûr, il n'est pas question de frustrer le public fidèle de l'Hexagone, on sait qu'on prend un risque. On tente beaucoup de choses singulières. » À la lecture du pré-programme de la prochaine saison de l'Hexagone de Meylan, le « risque » saute aux yeux immédiatement, avec peu de noms référencés dans le circuit habituel du spectacle vivant et beaucoup de propositions, disons, atypiques ! Jérôme Villeneuve, le directeur de la scène nationale arts sciences depuis novembre 2021 (à la suite d'Antoine Conjard), l'assume pleinement : « C'est vrai qu'on n'est pas allés sur des locomotives, des grandes têtes d'affiche. Même s'il y aura par exemple l'humoriste Thomas VDB ! »

Jérôme Villeneuve, accompagné par deux artistes associés « qui m'épaulent, me guident et me permettent de plonger dans l'univers du théâtre comme un tout, vu que je ne viens pas de ce milieu », a plutôt pensé sa programmation par thématiques, en allant « des sciences techno aux sciences humaines, sociales », et en se concentrant sur « les propositions arts sciences, arts numériques » (il vient de cet univers) qui questionnent « la rupture nature / société ». Cette rupture est d'ailleurs l'un des grands axes de son projet : sa première saison « est empreinte par la nécessité d'adresser la dissociation séculaire, pathologique, entre la Société dans laquelle nous évoluons et la Nature que nous n'admettons plus » (extrait de l'édito du programme).

« Faire vivre le théâtre »

Concrètement, la saison prochaine, il n'y aura pas de théâtre de répertoire à l'Hexagone, mais beaucoup de compagnies plutôt jeunes proposant des formes au croisement de différentes esthétiques. Les spectacles, dont plusieurs jeune public, évoqueront des sujets tels que la crise climatique, l'accident nucléaire de Fukushima ou encore l'être humain à l'ère de la technologie. Avec notamment trois soirées #AV (pour Audio-Visuelles) faites de deux propositions afin de « faire vivre le théâtre » le temps de l'entracte et ainsi « permettre aux spectateurs d'échanger en n'étant plus simplement des consommateurs culturels qui repartent dès la fin de la représentation ».

Avec cette première programmation, l'envie de Jérôme Villeneuve est de positionner encore davantage l'Hexagone sur un créneau particulier dans l'agglomération, résumé de la sorte dans son édito (avec force majuscules) : « Du Théâtre aux Arts Visuels et Musiques Électroniques, des Arts aux Sciences, du Numérique aux Humanités, du Rire aux Larmes, du Sensible à l'Exalté ». Et d'amener à Meylan un public passionné par toutes ces formes artistiques en proposant certaines « locomotives dans leur domaine » – par exemple Robert Henke, « pionnier de la musique expérimentale berlinoise et incontournable sur la scène numérique, dont ce sera la seule date dans la région ». Du risque, vraiment. « À mon avis, le public sera là et nous suivra ! »

Présentation de saison de l'Hexagone, mardi 14 juin à 19h, gratuit


<< article précédent
Cinéma : les films qui sortent à Grenoble le 8 juin 2022