Jean-Rémi Chaize, enterrement de première classe

L'humoriste Jean-Rémi Chaize jouera "Vivant" à la Basse Cour de Grenoble entre le 23 et le 25 juin.


Voilà, c'est son dernier spectacle. Par des phrases d'introduction très construites et longues, Jean-Rémi Chaize prononce son ultime hommage dans Vivant. Il n'est plus, et va revisiter sa courte existence en laissant notamment place au running-gag de son examen d'auto-école. Malgré ses 80h de formation, il stresse, refile (à proprement parler) son volant au moniteur, et découvre ses troubles du développement de la coordination en s'engageant sur la voie de détresse. Dans cet autre passage initiatique qu'est le lycée, il flingue (trop facilement) la prof débordée, mais se fait tranchant sur la fille de terminale nympho et surtout politique sur l'infirmière qui cumule trois postes.

Après On n'est pas des chiens, Jean-Rémi Chaize a créé cette saison son second one-man-show, dans lequel il parvient à allier la tendresse – presque une forme de nostalgie – à la drôlerie dans un spectacle qui se boucle sur un thème sinistre (oui, l'éloge funèbre est un leitmotiv). Son personnage « homo, intermittent du spectacle et sans le permis » fait le désespoir de sa mère mais aussi notre bonheur, car il lorgne du côté de la crème des humoristes, Monsieur Fraize et sa façon d'interpeler ad libitum un autre fictif, ou encore Vincent Dedienne. Ils partagent d'avoir réussi à caser Dupont de Ligonnès dans leur deuxième seul en scène, et d'être de très solides comédiens, formés dans une école supérieure - l'ENSATT en l'occurrence pour Chaize, qui peut ainsi passer de texte de Lars Norén à ses propres écrits avec une aisance incontestable.

Jean-Rémi Chaize. Vivant à la Basse Cour du 23 au 25 juin, de 12€ à 18€


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