Marc Pessin, à son étoile


Marc Pessin est décédé samedi 4 juin, à l'âge de 89 ans, dans le foyer où il a vécu et créé pendant des décennies et non loin de la galerie où il a accueilli son public jusqu'en 2018 et qui, probablement et on l'espère, rouvrira au terme des atermoiements administratifs propres aux successions. C'est au cœur de la Chartreuse, à Saint-Laurent-du-Pont, qu'il posait ses valises quand elles n'étaient pas pleines de ses œuvres si intrigantes pour parcourir le monde. Du Japon à New York, de Londres à Berlin, en passant par Amsterdam et Grenoble, l'œuvre de Marc Pessin a connu la gloire depuis les années 50. Protéiforme, curieuse, belle et puissante, elle comporte une kyrielle d'objets créés pour laisser croire à ce qu'il nomma la « civilisation pessinoise », organisant de véritables fouilles archéologiques au creux de ses montagnes, créant une langue et la gravant inlassablement. De mots et de poésie, il est question de bout en bout chez cet artiste dont la maison d'édition, Le Verbe et l'Empreinte, a publié sans relâche (Michel Butor ou encore Leopold Sédar Senghor, pour ne citer que les plus illustres). Marc Pessin n'est plus, mais c'est toute une œuvre qui lui survit.

https://marcpessin.com/


<< article précédent
L’avenir incertain d’un trésor architectural et artistique méconnu