Des notes bleues (mais pas que)


Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. La loi de la conservation de la matière, que l'on apprend sur les bancs de l'école, est un principe fondamental de la chimie. Mais pas seulement. Lorsque l'on épluche la programmation de Grésiblues, on constate que les bases de cette musique noire américaine, inventée dans des conditions fort modestes (euphémisme), sont immarcescibles : la même grille de trois accords si propice aux envolées vocales déchirantes, la même rythmique haletante, le même pouls universel. Mais aujourd'hui, le blues s'est pourtant transformé, tout le monde se l'est approprié et il est plus rare de trouver des artistes qui savent lui rendre son émotion originelle. Ainsi, ceux qui s'affranchissent le plus des vieux codes du genre sont ceux qui souffrent le moins des comparaisons indépassables. Contre-exemple : l'Américain Seth Walker (le 5 juillet à Barraux) qui bénéficie d'un certain talent de songwriter lui permettant de dépasser l'héritage écrasant de la musique qu'il joue. Mais à part lui, on vous avoue que nos préférences se portent sur les têtes d'affiche mélangeant les genres. D'abord, le rock pas neuf mais maîtrisé de l'Irlandaise Grainne Duffy (le 3 juillet au Touvet). Et surtout Dorena Graves (le 8 juillet à Crolles), sans conteste la plus belle voix de ce festival, partageant son répertoire entre blues (forcément), soul, funk, gospel et R&B. Si l'on en croit les quelques vidéos qui parsèment sa chaîne Youtube, Purple Rain du regretté Prince semble être un incontournable de ses shows. Ce qui fait au moins une bonne raison de prendre son billet.

Grésiblues du 3 au 8 juillet dans le Grésivaudan

 


<< article précédent
"Instable" à l'Arpenteur : attention, fragile (et tant mieux)