« Allez leur dire que nous sommes à Divercities et que nous semons l'amour... »

Mardi 12 juillet, on avait rendez-vous à la Bobine, où répète assidument une grosse trentaine de musiciens de neuf pays différents, dans un contre-la-montre artistique, pour leur grand concert de samedi soir à Grenoble dans le cadre du Cabaret frappé.


C'est un très joli projet, né en 2005 ; il suffit de franchir les portes des différents studios de la Bobine pour s'en convaincre. Sur la scène, trois musiciens et deux chanteuses Burkinabés, un DJ Grenoblois, un bassiste autrichien, un claviériste arménien travaillent. C'est la chanteuse, arrivée il y a quelques jours de Ouagadougou, qui intègre dans son rap doux et chaud cette déclaration : « Allez leur dire que nous sommes à Divercities et que nous semons l'amour ». L'amour, il y en a aussi dans la pièce suivante où deux guitaristes (un Burkinabé et un Grenoblois) accompagnent cinq jeunes musiciennes arrivées de Bethléem. Mineures, c'est la première fois de leur vie qu'elles quittent le territoire palestinien ; et de l'aveu des services de la Ville de Grenoble, cela n'a pas été un long fleuve tranquille de parvenir à les faire venir ! Dans la salle suivante, une bruyante auberge espagnole s'exprime : un batteur étatsunien, un accordéoniste moldave, une bassiste lituanienne, une chanteuse arménienne…

Ils sont 36 au total, des musiciens amateurs de huit des dix-neuf villes jumelées avec Grenoble. Ils disposent de huit jours, à la Bobine, pour apprendre à se connaître, et fusionner leurs sensibilités artistiques afin de proposer, samedi soir sur la grande scène du Cabaret frappé, un concert inédit et unique. On a entendu de belles choses lors des répétitions ; et surtout, on sent une atmosphère très irradiante d'enthousiasme, de trac, de joie d'être là, de plaisir de se connaître, de partage culturel… Par exemple, une jeune chanteuse burkinabé se met à l'arménien, ces derniers jours, pour interpréter une chanson en duo avec une jeune artiste de Sevan. Une aventure humaine très forte, surtout après quatre années de pause de l'événement en raison du Covid, qui prendra fin samedi soir à l'issue du concert final Divercities.

Divercities samedi 16 juillet dans le cadre du Cabaret frappé, à 21h30 au Jardin de ville, gratuit


Une web-série à suivre

Pour suivre la constitution du projet, la Ville filme au quotidien les répétitions du groupe, jusqu'au grand soir, et publie un épisode vidéo chaque jour.


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