Des doutes sur la survie du festival Musilac

Coup de semonce dans le monde des festivals après la déclaration fracassante de Rémi Perrier à nos confrères du Dauphiné Libéré : la 20e édition de Musilac, qui s'est achevée le 10 juillet au bord du lac du Bourget (Savoie), pourrait être la dernière.


L'interview de Rémi Perrier donnée au Dauphiné Libéré au lendemain de la 20e édition de Musilac a résonné comme un petit coup de tonnerre : « Pour la première fois depuis que Musilac existe, je ne suis pas en mesure de donner les dates du prochain festival. La fréquentation n'a pas été à la hauteur de nos espérances. Nous avons comptabilisé 80 000 spectateurs sur les cinq jours. Il nous en fallait 100 000 pour parvenir à l'équilibre financier. Je fais donc face à un déficit de près d'un million d'euros et je n'ai pas les moyens de le renflouer. Dans ces conditions, je ne peux pas me lancer dans une nouvelle programmation. » Et de confier ses doutes quant à la poursuite de cet événement majeur de la région : « Je me laisse jusqu'à la fin de l'été pour chercher tous azimuts des solutions. Mais si je n'en trouve pas, je devrais signer l'acte de décès de ce festival. »

Le directeur du festival Musilac invoque comme raisons de cette sous-fréquentation le changement d'habitude du public, qui a mis à rude épreuve les nerfs de tous les responsables d'établissements culturels (théâtre, cinéma, salles de concert) toute l'année. Il met aussi la pression sur les financeurs savoyards qui manqueraient à l'appel : « La Savoie ne nous soutient absolument pas. Tant les politiques que les potentiels financeurs privés. À part la ville d'Aix-les-Bains », regrette-t-il auprès du Dauphiné Libéré. Pessimiste : « C'était sans doute la dernière édition. »


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