L'interview de Rémi Perrier donnée au Dauphiné Libéré au lendemain de la 20e édition de Musilac a résonné comme un petit coup de tonnerre : « Pour la première fois depuis que Musilac existe, je ne suis pas en mesure de donner les dates du prochain festival. La fréquentation n'a pas été à la hauteur de nos espérances. Nous avons comptabilisé 80 000 spectateurs sur les cinq jours. Il nous en fallait 100 000 pour parvenir à l'équilibre financier. Je fais donc face à un déficit de près d'un million d'euros et je n'ai pas les moyens de le renflouer. Dans ces conditions, je ne peux pas me lancer dans une nouvelle programmation. » Et de confier ses doutes quant à la poursuite de cet événement majeur de la région : « Je me laisse jusqu'à la fin de l'été pour chercher tous azimuts des solutions. Mais si je n'en trouve pas, je devrais signer l'acte de décès de ce festival. »
Le directeur du festival Musilac invoque comme raisons de cette sous-fréquentation le changement d'habitude du public, qui a mis à rude épreuve les nerfs de tous les responsables d'établissements culturels (théâtre, cinéma, salles de concert) toute l'année. Il met aussi la pression sur les financeurs savoyards qui manqueraient à l'appel : « La Savoie ne nous soutient absolument pas. Tant les politiques que les potentiels financeurs privés. À part la ville d'Aix-les-Bains », regrette-t-il auprès du Dauphiné Libéré. Pessimiste : « C'était sans doute la dernière édition. »