Un petit tour aux journées d'été des écologistes

Muni de "tournesols" en guise de monnaie, le PB a butiné le programme de l'ouverture des journées d'été d'Europe Écologie Les Verts (EÉLV), sur le campus de Saint-Martin-d'Hères. Récit d'une déambulation au milieu des élus écolos, entourés de leurs sympathisants et militants.


Pour leur arrivée sur le campus grenoblois, les maires et les parlementaires ont opté pour le tramway. Marine Tondelier, en charge de l'organisation des Journées d'Été des Écologistes (JDE), en offre un avant-goût photographique à sa communauté Twitter, vers 10h du matin. Matinaux aussi, de jeunes hommes tractent à l'entrée du village écolo en scandant avec ferveur « pour la vraie écologie ! ». Un coup de com' du groupe d'opposition à la municipalité de Grenoble, Société civile, divers droite et centre. Avant la plénière d'ouverture prévue à 11h, une fenêtre de tir est mise à profit. On y découvre, si ce n'est pas fait avant, la liste des invités de marque, les nombreux "ateliers" et thématiques au programme des trois jours. On tente de se procurer la devise en cours sur l'événement : le tournesol. Sans quoi pas de café. Là un Cédric Villani, médaille Fields 2010, nous passe devant, téléphone à l'oreille, look barbu échevelé, l'air extrêmement pressé. C'est bientôt l'heure.

En balayant la masse de personnes réunies sur ces bancs de l'université, on regrette de ne pas avoir trouvé l'amphithéâtre Weil plus tôt. Sous l'écran géant et les projecteurs, les ténors d'EÉLV (Cyrielle Chatelain, Julien Bayou, Marine Tondelier, etc) montent sur scène et haranguent la foule. « Nous serons-là, Emmanuel, pour t'aider avec ton éco-anxiété ! », dans un paragraphe attaquant frontalement le président et sa dernière communication sur la « fin de l'abondance ». Sinon, un moyen sûr de galvaniser le public reste de demander des applaudissements pour Yannick Jadot, le candidat malheureux à la présidentielle (4, 7%), gratifié d'une longue et sonore standing-ovation. « Bravo Jadot ! Bravo », retentit avec poigne. Au contraire, une séquence beaucoup plus solennelle s'ouvre lorsque Vitaliy Kononov, président du Parti vert ukrainien, est appelé à monter sur scène pour s'exprimer. Solennelle encore, sera la photo du groupe parlementaire le plus conséquent de l'histoire des Verts, réuni ici à Grenoble.

« Je pourrais développer longuement, mais il fait chaud », dixit Julien Bayou à l'assemblée plénière des journées d'été EELV. Le numéro 1 du parti obtient sans difficultés les rires du public. Dans l'amphi Weil plein à craquer, non climatisé, Julien Bayou prononce son dernier discours en tant que secrétaire national du parti. Fier, dit-il. La foule transpire à vue d'œil. « Est-ce que vous êtes chauds ? ». Le running gag fonctionne. À l'issue du prochain congrès des Verts qui se tiendra en décembre, un autre membre des Verts lui succèdera. Aucune communication officielle à ce sujet, même si tout le monde y va de sa petite intuition. La nuit s'est installée sur le camp des Verts, il se vide progressivement. Pour certains, l'excitation retombe. « C'était trop introductif », « pas très accessible cet atelier, j'ai trouvé », échangent deux sympathisants. Les plus motivés débattent encore dans l'herbe, les plus fêtards se rapatrient à vélo vers la place Bérulle, dans le centre, site officiel des afters où Marine Tondelier a annoncé des soirées ambiance karaoké. Si une envie de chanter vous prenait...


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