Plein mois d'août, 43°C. Texto : « Ça te tente un petit sauna demain ? » Y en a qui craignent pas la canicule. Pendant deux mois on a sué, pas dormi, pas mangé, souffert. Pas autant que les forêts et les champs cramés, les rivières à sec. On s'est entendus dire : « Oh, 33°C, ça va. » On a regardé interdits le décor familier de Voreppe en flammes. Terminé les vacances, et on constate illico que ce test grandeur nature du réchauffement climatique ne sera pas – toujours pas – le choc qui fait avancer les choses, malgré les discours sur la « fin de l'abondance » et « d'une certaine insouciance ». Terminé l'été, c'est la rentrée, on continue les débats politiques stériles, les jets privés, le ski indoor, le tourisme spatial, et bientôt en montagne on enclenchera les canons à neige. Dans quelques semaines, la canicule sera loin derrière et on entendra partout All i want for Christmas is you. D'ici là, on coupe le wi-fi la nuit, on remplit la poubelle marron, on covoiture, on arrête la viande, pendant que les stars du Paris Saint-Germain font Paris-Nantes en avion, avant de s'envoler vers le Qatar jouer dans des stades climatisés. Allez, on espère que cet hiver, le chauffage sera optimal pour apprécier Mariah Carey à sa juste valeur.