Madonne nippone et masque Wé


Intitulée Afrique traditionnelle & tattoo contemporain, la nouvelle exposition de l'espace Spacejunk propose de faire dialoguer des sculptures traditionnelles d'Afrique de l'Ouest avec des œuvres contemporaines réalisées par des artistes-tatoueurs. Sans prétention, ce dialogue permet de procéder à des rapprochements formels ou thématiques assez basiques : la stylisation géométrique d'une œuvre rappelle celle d'un masque scarifié ; une madonne nippone au visage squelettique est présentée à proximité d'une figure évoquant la maternité. Rien qui risque de nous surprendre ou de pousser trop loin la réflexion mais ce n'est pas déplaisant, et ça fonctionne assez bien avec des artistes-tatoueurs qui ont pour habitude de se nourrir des formes issues des pratiques traditionnelles ou populaires. On retiendra quelques belles pièces : l'organisation géométrique de la matière organique des visages écorchés de Yann Black, les délirantes déesses hyper-sexualisées de Guy le Tatooeur ou la fascinante sérénité qui se dégage d'un masque Wé aux yeux mi-clos... On notera par ailleurs la tentative louable de donner des renseignements à propos des statues, même si ceux-ci sont parfois assez confus, tantôt vaguement ethniques, tantôt esthétiques et souvent parcellaires – et pour on ne sait quelle raison, aucune information sur les artistes-tatoueurs...

Afrique traditionnelle & tattoo contemporain à l'espace Spacejunk jusqu'au 5 novembre, entrée libre


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