Les quinze concerts de la fin d'année à ne pas manquer

Retrouvez dans notre numéro "Panorama de la saison culturelle - 1ère partie" du 21 septembre, l'intégralité des concerts programmés dans les salles de Grenoble et au-delà. Dans ces centaines de propositions, on vous a extrait nos coups de cœur, que voici !


Orchestra Baobab

L'emblématique orchestre de danse de l'Afrique de l'Ouest avait en 2018 allumé un super feu, comme on dit aujourd'hui, sur la scène du Petit Bulletin Festival sous la verrière des Subs, à Lyon. Une danse, une transe, une fête, une bacchanale quasi, qui emporta tout le monde. On ne saurait mieux décrire l'effet d'un groupe vieux de quasi 50 ans qu'on peut – qu'il faut – aller voir les yeux fermés, y compris si on n'en a jamais entendu parler ou si l'on ne goûte guère le genre.

Mardi 28 septembre à la Belle Électrique (Grenoble)


Jeanne Added

Ça commence à faire une paye que Jeanne Added n'avait pas publié d'albums (4 ans incluant le tunnel Covid, autant dire une éternité). Elle n'a pas chômé pour autant, que ce soit du côté des collaborations ou des projets personnels, livrant même un EP conséquent en 2020. Mais cet automne, en plus d'une tournée, marque le véritable retour discographique de l'ex-chanteuse de jazz convertie à la pop. By your side arrive dans les bacs, enfin sur les plateformes, et revient justement sur les premières amours jazz et classique de la jeune femme.

Jeudi 13 octobre à la Belle Électrique (Grenoble)


Équipe de foot

Dans la grande tradition des groupes de rock aux noms farfelus, Équipe de foot se pose là – il se dit d'ailleurs dans le journal de référence – L'Équipe – que les deux membres du duo ne connaissent que dalle au ballon au pied, quand bien même ils se produisent en total look équipe de France d'il y a 40 ans. Pour ce qui est du fond, le groupe donne dans une sorte de garage au gros son bien profond, brut de brut et un rien cradingue. Un jeu plutôt offensif donc, digne de l'époque du carré magique.

Jeudi 13 octobre à l'Ampérage (Grenoble)


Laurent Bardainne & Tigre d'eau douce

Dans le genre génie multicartes, Laurent Bardainne ne déçoit jamais. Qu'il soit aux manettes de Poni Hoax (dont le décès du chanteur Nicolas Ker empêchera à jamais toute suite à sa discographie), l'un des plus enivrants groupes de rock hexagonal, qu'il joue les sidekicks de luxe pour Thomas de Pourquery (Supersonic), Camélia Jordana (Lost) ou qu'il s'éclate avec Limousine ou Tigre d'eau douce, le compositeur couvre un large spectre musical. Ici, du jazz à sève groove et aux racines logiquement africaines, où Bertrand Belin est même venu prêter son timbre profond et moqueur.

Jeudi 20 octobre aux Abattoirs (Bourgoin-Jallieu)


Born Bad, 15 ans

Faut-il encore présenter Born Bad Records ? À la tête depuis maintenant quinze ans d'un irréprochable catalogue où s'entrecroisent sans fin compilations rétrospectives aussi érudites qu'indispensables et quelques-unes des meilleures productions de la scène rock indé française, toutes tendances confondues, le fameux label parisien viendra fêter son anniversaire à la Bobine le temps d'une soirée haute en couleurs. Au programme, le krautrock synthétique halluciné de Zombie Zombie, toujours aussi impressionnant, le post-punk tribal et velléitaire d'Usé, hargneux jusqu'à la moelle, et enfin le DJ Von Kids pour un set sauvage et indiscipliné.

Vendredi 21 octobre à La Bobine (Grenoble)


Marillion

En voilà un groupe injustement trop peu connu au regard de sa qualité et sa longévité. Formé en 1979, Marillion, fer de lance britannique du rock progressif, n'a eu de cesse d'évoluer musicalement en quarante ans de carrière, avec des hauts et des bas. Son vingtième album sorti en 2022, An hour before it's dark, six ans après le réussi F.E.A.R., est un haut. De la mélancolie, des thèmes forts, de la sincérité, et des morceaux de plus de 10 minutes dont Sierra Leone est le meilleur représentant. Il faut écouter Marillion avec attention pour en apprécier toute la profondeur. Pour ceux qui s'en donneront la peine, une belle communion est promise au Summum.

Vendredi 28 octobre au Summum (Grenoble)


Ulver

Formation culte s'il en est, le groupe norvégien Ulver n'a cessé d'explorer différents univers musicaux tout au long de ses bientôt trente années d'existence. Après une première trilogie d'albums partagés entre black métal et dark folk (le second d'entre eux, Kveldssanger est ainsi un album de folk entièrement acoustique), le groupe prend par la suite une orientation plus expérimentale et électronique, oscillant entre IDM, ambient, drone, avant-garde, post-indus, dark pop, musique symphonique… sans jamais se départir pour autant d'une forme de romantisme noir qui les caractérise. Un groupe à part, assurément.

Vendredi 28 octobre à l'Ilyade (Seyssinet-Pariset)


Aluk Todolo

Un power trio français qui mêle la transe du krautrock à la lourdeur du black metal, pour en faire une virée psychédélique et méditative : assurément, Aluk Todolo fascine. Assister à l'un de leurs concerts provoque des sensations bien plus denses. Pas que le black metal soit dénué de sensations, bien sûr... Mais ce power trio est au-delà d'un genre et invente en défrichant à coups de déflagrations son propre chemin. C'est inattendu, puissant et surtout, très addictif.

Lundi 31 octobre au Ciel (Grenoble)


Makala

Électron libre surdoué originaire de Suisse et fondateur du collectif SWK dans lequel on retrouve également Di-Meh et Slimka, Makala ne plafonne pas forcément tout en haut des charts mais n'en reste pas moins l'une des plus brillantes forces de l'ombre de la scène rap francophone. Aux formules toutes faites recyclées ad nauseam, il privilégie ainsi un goût pour l'innovation de tous les instants, qui le voit jongler avec une gamme d'instrumentaux d'une diversité à donner le tournis, sur lesquels son flow virtuose se greffe à chaque fois avec une facilité déconcertante.

Jeudi 3 novembre à la Belle Électrique (Grenoble)


Chineke ! Orchestra

La musique classique à la MC2, ça roule tout seul : un public d'habitués, qui réserve dès l'ouverture de la billetterie ses places, en connaisseur. Un petit univers un peu clos, comme partout ailleurs, que la formation britannique Chineke ! Orchestra vient bousculer par le biais de la discrimination positive. Sur scène, les musiciens sont tous issus de minorités ethniques, ce qui change la couleur habituelle des orchestres, avec 31 pays représentés. Vous savez quoi ? Étonnamment, la billetterie fonctionne moins bien pour ce concert classique que pour les autres… L'excellent Chineke ! Orchestra, dont c'est la première en France, jouera La Symphonie n°9 du Nouveau Monde d'Antonín Dvořák. Tout un symbole, donc…

Mardi 15 novembre à la MC2 (Grenoble)


Lee Ranaldo & Leah Singer

Prenez un guitariste aussi conceptuel que Lee Ranaldo de Sonic Youth, qu'on ne range guère dans la case des guitar heroes aux doigts lestes, plutôt dans celle des ouvriers du son qui aiment s'habiller de bure, adjoignez-lui l'artiste visuelle multi-supports Leah Singer, et vous obtenez des performances bien barrées telles qu'on les aime généralement dans les biennales d'art contemporain. Mais aussi au Ciel qui accueille ici les deux artistes. Ne pas s'attendre à des solos de guitare à rallonges.

Samedi 19 novembre au Ciel (Grenoble)


Bertrand Belin

Album de la mutation – à défaut de maturité, qui est là depuis longtemps –, le dernier Belin, Tambour Vision, l'a vu se déporter vers une esthétique à synthé qui n'est pas sans rappeler le virage synthétique de Leonard en son temps avec I'm your Man et The Future. Et peut-être surtout poursuivre un fascinant travail d'épure de ses textes, qui réinvente littéralement notre langue et taille dans la pensée pour aller droit au but – quel est-il, ce but ? Cela n'a guère d'importance.

Mercredi 30 novembre à la Belle Électrique (Grenoble)


Avishai Cohen

Figure incontournable de la contrebasse jazz, Avishai Cohen a écumé plus d'une scène en Isère (et plus d'une fois celle de Jazz à Vienne, il faut bien le dire). Ici l'Israëlien vient présenter un album bien particulier, composé depuis Jérusalem, dans une sorte de dénuement complet liée au contexte de la pandémie de Covid-19 (oui, il va falloir composer avec toutes ces œuvres de confinement, ce qui n'est pas inintéressant). Le voici pour l'occasion accompagné au piano et à la batterie de ses acolytes Elchin Shirinov et Roni Kaspi.

Vendredi 2 décembre à la MC2 (Grenoble)


Eesah Yasuke

Ah les ordinateurs sur scène !... Bien pratiques pour se passer de musiciens, mais si têtus, si capricieux, si imprévisibles… Le contraire d'un instrument, en somme. Eesah Yasuke en a fait les frais lors du dernier Cabaret Frappé, son MC luttant pendant tout le spectacle contre un ordi en PLS sous l'implacable canicule du jour… Pourtant, la jeune rappeuse talentueuse ne s'est pas démontée, égrainant ses punchlines a capella, haranguant un public compréhensif qui tapait volontiers dans ses mains afin d'offrir à l'artiste une rythmique de substitution. Impressionnant. L'un des meilleurs concerts de rap qu'on n'ait jamais vus !

Jeudi 8 décembre à La Source (Fontaine)


Dominique A

C'est un Dominique A tout en délicatesse qui s'est annoncé récemments avec des titres éclaireurs de son album à paraître ce mois-ci : Nouvelles du monde lointain et Désaccords des éléments, plutôt raccords avec l'actualité de ces derniers mois. Un Dominique A plus posé que jamais, presque un peu crooner et des arrangements d'inspiration classique (ah, ces cordes !) qui touchent au sublime. Voir dans quelle configuration, Monsieur A va retranscrire cette jolie manière sur scène.

Mercredi 14 décembre à la Salle de l'Isle (L'Isle d'Abeau)

Samedi 27 mai 2023 au Diapason (Saint-Marcellin)


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