Allô bébé bobo


Un homme, dans une petite pièce, un gobelet face à lui. L'homme, c'est le comédien Marc Arnaud ; la pièce, elle se trouve dans un centre hospitalier homologué pour le don de spermatozoïdes et d'ovocytes ; le gobelet… « bah le gobelet », répond, un peu gênée, la personne qui a guidé Marc Arnaud jusqu'ici. La Métamorphose des cigognes, titre finement trouvé, c'est ça : un seul-en-scène sur un homme lancé avec sa femme dans un processus de fécondation in vitro pour espérer avoir un enfant, et qui se pose mille questions au moment de devoir éjaculer dans le petit récipient.

De ce postulat de base, Marc Arnaud a tiré un fil qui l'emmène sur de nombreuses pistes, parfois un peu longuettes (elles donnent l'impression d'être là pour que le spectacle ne fasse pas moins d'une heure), mais souvent très amusantes, comme lorsqu'il remonte le fil de son histoire personnelle qui l'a conduit jusque ici. L'écriture, efficacement rythmée, et l'interprétation vivante et précise des quelques autres figures qui peuplent le récit, donnent alors du corps à cette drôle d'histoire drôle délivrée du point de vue d'homme fragile (sa femme est sous anesthésie générale au même moment) ; mais d'homme convaincu de tout de même être au centre de tout le processus.

Au vu du succès rencontré par cette aventure, tant au niveau du public que de la profession (le spectacle a gagné cette année le Molière du meilleur seul-en-scène), on espère voir une suite avec, cette fois, le point de vue de la compagne de Marc Arnaud. Les réflexions risquent d'être très différentes !

La Métamorphose des cigognes vendredi 30 septembre à l'Espace Aragon (Villard-Bonnot), de 9, 50€ à 20€


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