Rastas never die


Modestement mais assurément, le guitariste-chanteur Harrison Todd Stafford est à ce jour le plus ancien membre et leader de Groundation. Autour du "Professor" – surnommé ainsi parce qu'il enseignait l'histoire de la musique reggae à l'Université en Californie du Nord –, fils d'un pianiste de jazz et passionné de rastafarisme, le band de reggae californien pulse encore. Le line-up du groupe a connu plusieurs mutations, dont une significative en 2018. Il reste fécond, à voir ce treizième opus One Rock écrit durant la pandémie et paru en mai dernier. Expression répétée d'un engagement contre les inégalités, pour la justice sociale et la planète, bien sûr. Et qui concrétise, par ailleurs, le rêve du musicien Harrison Todd Stafford : celui de partager plusieurs titres en featuring avec des légendes vivantes jamaïcaines (Israel Vibration, The Abyssinians ou The Congos). S'entremêler à ces voix emblématiques du roots jamaïcain sur One rock est d'autant plus touchant que certaines d'entre elles ont disparu peu après l'enregistrement. La voix de Cecil Spence, alias Skelly d'Israel Vibration, décédé en août dernier, résonne en chant du cygne aux côtés de Groundation. Si le Prof s'évertue à pépertuer une tradition reggae, il tient aussi des Miles Davis, John Coltrane, Duke Ellington ou encore Charlie Parker, pionniers du jazz en respect. Dans sa chapelle, on préserve l'héritage et le métissage de la musique reggae contemporaine, tout en veillant à en élargir les codes.

Groundation mercredi 12 octobre à 20h à la Belle Électrique, 24€/26€/28€


<< article précédent
Vert'altitude : un nouveau festival pour voir la montagne en vert