Fidèle au poste

Ouvrant la saison des festivals de cinéma grenoblois, Vues d'en face tient sa 22e édition en 2022, avec une programmation éclectique et quelques pépites à ne surtout pas manquer.


Si la 22e édition du Festival international du film LGBTQIA+ de Grenoble couvre plus de deux semaines, ses projections sont en réalité concentrées sur six jours – d'autres événements festifs et culturels s'intercalant entre les séances. Mais durant ces six jours, il y a de quoi voir : une douzaine de séances (dont deux de courts-métrages), quelques documentaires, des avant-premières et surtout des œuvres récentes – la plus "ancienne" date de 2018 –  traitant de sujets plus près des problématiques du quotidien.

La preuve avec Famille tu me hais de Gaël Morel, évoquant la situation des jeunes adultes rejetés par leurs proches du fait de leur orientation sexuelle, diffusé en partenariat avec Le Refuge 38. Il faut également noter la projection de Au cœur du bois de Claus Drexel – qui n'est jamais aussi bon que dans le documentaire –, édifiant portrait multiple des prostitué(e)s travaillant au Bois de Boulogne, ainsi que la mise en regard des deux premiers films de Lukas Dhont, Girl et Close , le premier (racontant le calvaire d'une ado transgenre pour devenir danseuse étoile) étant plus percutant que le second, présenté en clôture, et narrant une amitié amoureuse entre deux ados tragiquement trahie. S'il est en revanche une œuvre à ne surtout pas manquer, c'est la Queer Palm 2022 pakistanaise signée Saim Sadiq, Joyland : il s'agit là d'un monument de beauté visuelle au service d'une histoire d'amour (d)étonnante entre un homme au foyer et un danseur travesti.

Bougies et feu

2022 marquant le 40e anniversaire de la dépénalisation de l'homosexualité en France, Vues d'en face se devait de prévoir une forme de commémoration ; elle s'effectue en compagnie de Didier Roth-Bettoni, éminent spécialiste de la représentation de l'homosexualité à l'écran, via une conférence jeudi 13 à 20h à La Source (Fontaine) – conférence naturellement enrichie d'extraits de films. On ne saurait conclure sans signaler l'écho (involontaire ?) offert au festival par le ciné-club du Belvédère à Uriage qui place à l'affiche de sa séance du mardi 18 Portrait de la jeune fille en feu (2019) de Céline Sciamma. Racontant l'irrésistible attirance réciproque d'une peintre pour son modèle, il avait lui aussi conquis la Queer Palm à Cannes.

Vues d'en face du 6 au 22 octobre dans différents lieux de Grenoble et l'agglo, programme détaillé sur www.vuesdenface.com


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