Hortense Belhôte : « Je suis une archéologue de la culture pop »

Artiste et passeuse engagée qui s'est lancée dans une série de "conférences spectaculaires" sur des sujets très variés, Hortense Belhôte sera à Grenoble ces prochaines semaines avec une création originale sur la montagne ("Et la marmotte ?", les 14 et 15 octobre au Théâtre 145) et son passionnant spectacle "Une histoire du football féminin" (le 19 novembre au Prunier sauvage). Interview express.


Mais qui êtes-vous Hortense Belhôte ?! 

Hortense Belhôte : Je suis à la fois comédienne, prof d'histoire de l'art et interprète pour la danse contemporaine. Ça fait un portrait un peu curieux qui, pour moi, a beaucoup de sens ! Je pourrais aussi me définir comme une exploratrice culturelle à la croisée du spectacle vivant et de la pédagogie ; ou alors comme une archéologue de la culture pop.

Vous êtes cette exploratrice notamment dans vos différentes "conférences spectaculaires". Pourquoi ce nom ?

Au départ, je disais "conférences performées", mais ça faisait très pompeux. Un jour, après avoir fait la conférence sur le football féminin dans un lycée, j'ai demandé aux élèves de définir ce qu'ils avaient vu. Un m'a répondu que c'était une "conférence spectaculaire". J'ai bien aimé sa réponse, alors je l'ai gardée ! Car mes conférences, c'est de l'intime, des blagues, mais aussi quelque chose, plus dur à nommer, qui fait spectacle et que je retrouve bien dans l'expression "conférence spectaculaire".

Après avoir parlé des graffeuses, de la période révolutionnaire française ou encore de la conque, vous créerez votre septième conférence à Grenoble, sur la montagne…

Tout à fait. La montagne, c'est vraiment une rencontre avec Grenoble. Et cette conférence, c'est vraiment une rencontre avec le Centre chorégraphique national de Grenoble (CCN2) qui s'est faite dans le cadre de leur projet L'Autre Colo [un séjour artistique en montagne pour des jeunes et un artiste – NDLR] auquel j'ai participé deux années de suite. Pour cette conférence, je me suis donc lancée dans une exploration culturelle et sociale de la montagne.

Concernant l'autre conférence spectaculaire que vous jouerez à Grenoble, sur l'histoire du football féminin, quelle a été sa genèse ?

Je l'ai créée en 2019 à l'occasion de la Coupe du monde féminine de football qui a eu lieu en France. C'est parti d'un questionnement arrivé quand je me suis remise au foot à 28 ans dans des clubs militants alors que j'avais arrêté d'en faire à partir de mes 12 ans. Je me suis demandé : pourquoi j'avais arrêté ? Peut-être parce que je n'avais aucun pote qui, à l'époque, m'a tapé sur l'épaule un mercredi après-midi pour me proposer d'aller faire un foot. Mais pourquoi aucun pote ne l'a fait ? Peut-être parce que je suis une fille.

À travers mon parcours, je me suis alors intéressée au foot comme terrain politique. De là j'ai découvert une histoire sur les 100 dernières années qui m'a fait halluciner et que j'avais envie de partager. Car si on parle du foot pratiqué par les femmes en France et dans plein d'autres pays, son histoire est beaucoup plus ancienne qu'on ne le pense et correspond à des grandes phases du féminisme.

Et la marmotte ?
Au Théâtre 145 vendredi 14 et samedi 15 octobre ; de 5€ à 16€

Une histoire du football féminin
Au Prunier sauvage samedi 19 novembre ; de 8€ à 10€


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