Violente planéité


Il y a deux ans, Christophe Mottet, galeriste à Chambéry, décide de passer de l'autre côté de la création et se lance dans la peinture. Marqué par un goût pour l'articulation du noir et du blanc, les effets d'alternance entre plein et vide, les jeux d'équilibres chromatiques et les compositions géométriques, Christophe Mottet a mis en place au cours de ces deux années un langage pictural qu'il ne cesse de renouveler. Initialement horizontales, les lignes de ses compositions se verticalisent tandis que les couleurs appliquées en aplat font progressivement leur apparition – les primaires tout d'abord, puis du violet et même du rose. Initialement apposée de manière chaotique, la peinture est ensuite étalée à la raclette, ce qui donne lieu à des enduits lissés laissant transparaître une vibration aussi légère que salutaire. En combinant formes géométriques orthonormées et couleurs franches, Christophe Mottet fait de chacune de ses toiles un savant jeu d'équilibre dans lequel il s'évertue à ne jamais créer d'effet de profondeur. Il produit ainsi des compositions d'une violente planéité dont la surface picturale nous claque littéralement à la figure – ici, pas de place pour l'imaginaire ni pour le rêve.

Christophe Mottet jusqu'au 21 octobre à la galerie Hébert

 


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