« La glace ne fond pas », « nous sommes au début d'une ère glaciaire », « il fait froid »… Cette liste d'assertions à la Une du Petit Bulletin, ce sont les arguments climatosceptiques les plus répandus sur Twitter (en anglais dans leur version originale). C'est Gaëtan Robillard, chercheur et artiste, qui a dressé ce palmarès. Son projet, Critical Climate Machine, quantifie et révèle la désinformation en ligne sur le réchauffement climatique, en analysant 224 tweets par minute.
Twitter, terrain de jeu des négationnistes du climat, on le sait, me direz-vous. Mais pour rendre cette masse vraiment palpable, encore fallait-il associer toutes ces données de recherche à un travail artistique. En temps réel, la Critical Climate Machine classifie ces tweets, grâce à un algorithme similaire à ceux de nos chers réseaux sociaux. Et nous fait ressentir par le son, la température et le visuel, la saturation de l'espace numérique où surnagent les climatosceptiques.
L'art au service de la science, et dans le contexte actuel, au service de l'information sur le réchauffement climatique : la Critical Climate Machine illustre le fond du propos de la Biennale Experimenta, qui démarre le 12 octobre. Pour aller au bout de son idée, l'installation est couronnée d'un jeu de cartes qui offre au public des arguments pour réfuter les discours des sceptiques. On risque d'en avoir besoin : au premier trimestre 2022, 1 Français sur 5 n'y croit pas.