Salles vides


Les salles sont vides. Pire mois de septembre depuis 42 ans, après des années Covid dans le dur. En crise, le cinéma français s'est réuni à l'Institut du monde arabe pour mettre à plat les sujets qui fâchent. Tout un symbole : tenancier des lieux et ministre de la Culture – visiblement – pour la vie, Jack Lang s'est endormi pendant les débats. 83 ans, on lui pardonne. Jugées coupables : les plateformes de vidéo à la demande. Faire avec ou contre ? Question majeure à l'heure où Disney, contrarié par le protectionnisme à la française, menace de ne plus diffuser ses films dans les cinémas hexagonaux. Au-delà du phénomène Netflix, le cinéma français semble prêt à une profonde remise en question. Il y a le prix des places, qui freine la curiosité du public pour des films "découverte". La qualité et la quantité sont aussi interrogées. La tension monte d'un cran entre ceux qui jugent la qualité d'un film par sa rentabilité (Jérôme Seydoux, patron de Pathé, a heurté en qualifiant, sur France Inter, les films français de « pas assez bons »), et ceux qui parlent d'art. Pour négocier son avenir, le secteur réclame des États généraux du cinéma. Absente à l'Institut du monde arabe, Rima Abdul-Malak, qui parle d'un « enjeu civilisationnel » plus que d'un « enjeu économique », s'apprête à lancer une campagne de communication « pour susciter le désir de cinéma ». Notre contribution au débat : on nous dit, dans les salles art et essai de l'agglo, que les projections agrémentées d'un "truc en plus" (débat, une animation jeune public, etc.), attirent. Une piste parmi d'autres pour « susciter le désir »...


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