Pour sa quatrième création, Maëlle Reymond de la compagnie Infime Entaille livre une partition fortement autobiographique. Dans Éclats, pas encore vu car dévoilé à la Rampe le 8 novembre, elle raconte son parcours de danseuse, sans omettre toute l'abnégation, la souffrance et la frustration que cela implique. On la verra ainsi suspendue par la tête à une sangle ou exécutant des pointes périlleuses sur l'infime goulot d'une bouteille de champagne, autant de tableaux inspirés d'expériences vécues, et notamment de la danse classique : « En tant que danseuse, parfois, quand on se lève le matin, on n'arrive pas à faire ce qu'on veut. Beaucoup de gens pensent que les pas de danse classique sont reproductibles, or j'ai envie de montrer que ce n'est pas le cas, que c'est un petit miracle à chaque fois. » Pour cela, Maëlle Reymond travaille sur l'imperfection, l'accident, la chute, souligne les sensations qui traversent l'intérieur du corps des danseurs. Une ode à la fragilité qui tend petit à petit vers le dépassement de soi, le sublime. Aux frontières de la danse, du cirque et de la contorsion, l'artiste iséroise s'accompagne sur scène de deux musiciens dont les compositions, jouées live, épousent au plus près ses désirs chorégraphiques. Une pièce dont l'apparente sincérité attise notre curiosité.
Éclats mardi 8 novembre à 20h à la Rampe (Échirolles), de 8€ à 22€