Femme avertie en vaut deux


Celle qui est débordée par l'accouchement, l'allaitement et ce qui s'ensuit ; celle dont la décision de ne pas avoir d'enfant suscite l'incompréhension ; celle qui ne peut pas en avoir et pète les plombs devant les posts Instagram mignons tout plein de ses copines mamans ; celles qui entament un parcours PMA dans la froideur du monde médical… Dans Maintenant qu'il dort, qui me berce moi ?, c'est surtout le sous-titre qui compte : "maternité, contre-récits". Créé à Eybens, le spectacle repose sur les histoires d'une centaine de femmes qui ont pris part à des ateliers d'écriture pour raconter leur rapport à la maternité. Du théâtre documenté pour illustrer le poids du mythe de la grossesse-plénitude et de la mère-parfaite, si rares dans la vraie vie. Sur scène, les décors fleuris et le chant portent ces stéréotypes de Madone dédiée à la fertilité ; tandis que les comédiennes parlent épisiotomie, mastite, dépression post-partum, retour à la sexualité, changement du corps… Le rideau s'ouvre sur une interpellation colérique du public : « Pourquoi vous ne m'avez rien dit ? Vous saviez, pourtant ! » Lors des ateliers avec les femmes, la Compagnie du dernier étage a recueilli les deux points de vue ; non, il vaut mieux ne pas trop prévenir les futures mères de tous les désagréments – ou pire – qui accompagnent la maternité. Ou alors oui, il serait mieux d'être avertie de l'ensemble du package. Louise Bataillon, autrice du spectacle, opte pour la seconde option.

Maintenant qu'il dort, qui me berce moi ? vendredi 6 janvier à 20h à L'Amphi de Pont-de-Claix, de 6, 20€ à 15, 40€


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