Chassez l'éristique, elle revient au galop


Près de quinze ans de journalisme, ça amène à une longue liste d'articles sur pas mal de sujets délicats. Des procès pour viol ou violences conjugales, des affaires d'inceste et des accidents mortels, des affrontements politiques, des polémiques sur la mémoire de l'esclavage et le colonialisme, des atteintes à l'environnement… Ou encore, pas plus tard que dans le dernier numéro du PB, la guerre d'Algérie, sujet sensible par excellence. Mais jamais on n'a connu un tel débat, au sein des nombreuses rédactions parcourues, que celui de la semaine dernière sur la chasse. Il semblerait que ce sujet ne puisse pas être dépassionné. Il y a les accidents, il y a le bien-être animal, il y a la peur des usagers de la nature face à des hommes en armes, il y a la puissante influence des fédérations de chasse, et il y a la tradition, la ruralité, les rapports au vivant. Et deux mondes qui ne se parlent pas. On se questionnait sur nos hypocrisies. Critiquer l'abattage d'un animal dans la nature, depuis les rayons du supermarché de boulevard Foch où l'on achète du poulet sous plastique, en fermant fort les yeux sur ses conditions de vie et de mort. On trouvait ça important, pour un journal urbain comme Le Petit Bulletin, d'aller confronter au terrain nos préjugés sur la chasse. C'est un peu la base du journalisme, selon nous. L'expérience vécue, malgré tous les biais qu'elle comporte (un seul type de chasse, un chasseur sélectionné soigneusement par la Fédération), nous semblait intéressante à rapporter. Si vous partagez cet intérêt, article à lire sur www.petit-bulletin.fr.


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