Bonnes feuilles


Nouveau nom acclamé du cirque contemporain français, l'Israélienne Inbal Ben Haim est passée par le prestigieux Centre national des arts du cirque de Châlons-en-Champagne, où elle a développé son approche de la corde lisse et de son « minimalisme vertical ». C'est pendant cette formation qu'elle a également commencé à jouer avec un matériau a priori peu compatible avec les prouesses demandées par les arts du cirque : le papier. Et si elle faisait de ces essais le point de départ d'une création ? Ainsi est né l'an dernier son spectacle Pli, longuement pensé avec le plasticien Alexis Mérat et la scénographe Domitille Martin, et porté notamment par le Centre chorégraphique national de Grenoble (CCN2).

Une proposition qui déjoue subtilement les attentes du public autour du papier, beaucoup plus solide qu'on ne le croit (il peut devenir corde devant nos yeux) tout en donnant à la circassienne d'incroyables contraintes. D'où l'invention de facto d'un langage physique décalé, intense et précis sans être dans l'esbroufe, dans la lignée de ce que peuvent faire d'autres circasiennes, dont les déjà acclamées à Grenoble Chloé Moglia et Mélissa Von Vépy, qu'Inbal Ben Haim cite en références. Le Pli de cette dernière devient alors une sorte de beau moment suspendu, comme hors du temps, d'une grande poésie visuelle.

Pli du jeudi 15 au samedi 17 décembre au TMG - Grand théâtre ; de 5€ à 16€


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