Trafic d'art


Le chiffre est étonnant : entre 2000 et 2009, 289 œuvres ont été volées dans les musées français. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, « il y a encore des œuvres non protégées par une alarme dans certains musées, et parfois il y a des gens qui sont au courant », explique Laurent Abry. Dans sa conférence dédiée au sujet, l'historien de l'art revient sur quelques casses célèbres qui ont parfois changé le destin d'un tableau. Difficile de ne pas citer l'exemple fameux de La Joconde, dérobée au Louvre en 1911 par Vincenzo Peruggia, un Italien désireux, selon ses dires à la police après son arrestation,  de ramener Mona Lisa dans son pays natal. « Il l'a quand même gardée pendant deux ans dans sa chambre à Florence ! À l'époque, La Joconde était un tableau comme un autre au Louvre, il ne faisait pas l'objet d'une surveillance particulière. C'est ce vol qui l'a rendue mondialement célèbre ! » À quoi ça tient parfois, une cote ! Laurent Abry évoque aussi dans sa conférence des coups plus anciens, comme le vol des joyaux de la couronne Louis XVI à l'Hôtel de la Marine en 1792, ou le pillage, dans l'antiquité, du tombeau de Toutânkhamon.

Si la plupart du temps, les larcins sont d'ordre crapuleux (« ça rapporte beaucoup d'argent, au même titre que le trafic d'animaux exotiques, d'armes ou de drogues »), ce peut être aussi le fruit d'un caprice éminemment bourgeois : « Certaines personnes richissimes commanditent le vol d'un tableau dans un musée pour pouvoir l'exposer dans leur propre salon, sur leur yacht ! » Tiens, il irait bien au-dessus du canap' ce Picasso, non ?

On a volé la Joconde ! … et autres vols célèbres d'œuvres d'art mercredi 21 décembre à 19h au musée de Grenoble, 4€/8€/10€


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