Les expositions immanquables à visiter d'ici l'été

La programmation dans les musées, d'ici l'été, en un coup d'œil, avec un focus sur sept expos pour lesquelles on a pris date.

Par Valentine Autruffe & Benjamin Bardinet


Au musée de l'Ancien Évêché 

En s'appuyant sur la collection des 31 "cartes" de Chartreuse conservée au fameux monastère, cette exposition propose de revenir sur l'histoire de cet ordre religieux dont la vie quotidienne est régie par le silence, la solitude et la prière (un bon programme pour se remettre des fêtes de fin d'année). Un ensemble de peintures qui depuis 20 ans bénéficie d'une restauration aux petits oignons et sur lequel l'exposition s'appuie pour nous faire saisir la particularité de cet ordre millénaire qui s'est établi aux quatre coins de l'Europe. Une belle occasion également de se pencher sur la question de la représentation cartographique à une époque où il n'était pas simple de prendre de l'altitude...

Chartreuses. Dans le silence et la solitude jusqu'au 3 septembre


Aux Moulins de Villancourt

Pendant un an, l'artiste montagnard MAD a peint, chaque semaine, le massif de Belledonne depuis le même point de
vue, capturant le défilé des saisons en cinquante-deux tableaux. À cette exposition s'ajoutent d'autres toiles d'autres montagnes, notamment le Mont Fuji. Ces peintures seront associées aux textes de Jean-Pierre Chambon : « Ne demeure que l'essentiel/une nudité âpre sans effets »... (L'Écorce terrestre). Deux poètes.

La montagne lumineuse du 4 janvier au 19 février


À l'espace Spacejunk

Avec ses visuels vintage et ses lettrages dorés, Madame était notre coup de cœur des petites formes du dernier Street Art Fest de Grenoble ; l'artiste colleuse Madame revient avec une expo qui lui est pleinement consacrée. Si dans la rue, on est convaincus de la qualité de son travail, on est bien curieux de voir ce qu'elle proposera en galerie.

Madame du 27 janvier au 18 mars


Au Centre du graphisme

S'il y a bien une exposition qu'il nous tarde de visiter, c'est celle-ci ! Formé à l'école Estienne et ancien graffeur, le graphiste Julien Priez redonne aux lettres leur noblesse en travaillant avec un soin méticuleux à leur dessin. Adepte de l'intervention in situ, il n'hésite pas à investir les lieux où il est invité avec des caractères typographiques aussi inventifs que gigantesques, mais apprécie également de jouer des contrastes avec des interventions de petites tailles, discrètes, plus intimistes. Tout cela, en plus d'être visuellement assez excitant, devrait permettre de mieux saisir les enjeux de la création typographique, dont on ne sait pas grand-chose alors même qu'elle nous environne quotidiennement.

Julien Priez, Boogy Show du 1er mars au 16 juillet


À l'espace Vallès

On n'a encore jamais vu les peintures de Barbara Navi en vrai, mais le moins que l'on puisse dire, c'est que leurs reproductions nous intriguent. Peut-être justement parce qu'elles jouent déjà du trouble que génère l'accumulation des procédés de reproductions. Images extraites d'Internet, dessins, images de films, cette peintre iconovore fait feu de tout bois pour créer des compositions aux ambiances surréalistes dont tout un chacun est invité à tirer les ficelles.

Barbara Navi. Ce Talisman du monde du 6 avril au 13 mai


Au musée Hébert

Au XIXe siècle, le peintre François-Auguste Biard raconte ses voyages autour du monde par écrit et par la peinture. Spitzberg, Italie, Brésil… Jugées fantaisistes, ses œuvres ont parfois divisé : il a peint, par exemple, des scènes de mal de
mer à bord d'un bateau anglais. L'un de ses tableaux les plus célèbres, La Traite des esclaves, est particulièrement réaliste pour l'époque, donnant une représentation non biaisée de l'esclavage, saluée par Victor Schœlcher himself. Dans un autre registre – moins prestigieux, encore que – il est également connu pour s'être fait piquer sa femme Léonie par un certain… Victor Hugo. Illustre cocufiage ! Anectode mise à part, on a hâte de voir la proposition du musée Hébert autour du volet comique de Biard. 

François-Auguste Biard (1799-1882) du 7 avril au 4 septembre


Au musée de Grenoble

Fidèle à sa ligne programmatique, le musée de Grenoble propose une nouvelle fois de nous faire découvrir le versant méconnu de l'œuvre d'une grande figure de l'art du XXe siècle. Après les années parisiennes de Kandinsky et Picasso pendant la guerre, c'est à l'œuvre sur papier de Cy Twombly que le musée s'intéresse. Et ce n'est pas rien, puisque cet artiste donnait autant d'importance à ses toiles qu'à ses dessins. À mi-chemin entre écriture automatique et abstraction gestuelle, ce travail témoigne d'un goût prononcé pour l'expérimentation et la recherche aux confins de la peinture, du dessin et de la poésie.

Cy Twombly du 3 juin au 24 septembre

 

 


<< article précédent
Vote favorable pour le cinéma multiplexe Neyrpic à Saint-Martin-d'Hères