Double je


C'est une anecdote dont on leur parle tout le temps, mais elle a le mérite de poser un contexte. En septembre 2015, alors que les deux jumelles d'Ibeyi donnent un concert à Minneapolis, un certain Prince, tout fagoté d'or, débarque dans la salle et attend patiemment la fin du spectacle pour venir les féliciter. Dans cette circonstance, on dira plutôt : les adouber. Un mois avant, c'est Beyoncé qui utilisait leur premier tube River pour l'un de ses posts Instagram. 

Quelques "petits" coups de pouce du destin qui, s'ils ne doivent rien au hasard tant les deux sœurs font preuve d'un talent sans faille, ajoutent à la mythologie du duo, décidément né sous de bonnes étoiles. D'abord celle de feu leur illustre père, le percussionniste cubain du Buena Vista Social Club, Anga Diaz, auquel elles rendent un nouvel hommage dans le dernier album Spell 31 en le samplant à plusieurs reprises. Un troisième opus d'une ébouriffante brièveté – 25 minutes – dans lequel on retrouve toutes les merveilles du monde d'Ibeyi : de puissantes polyphonies, des instrus d'orfèvre à la pointe de la modernité, un dialogue évident entre d'incontournables fantômes (Los Muertos) et des êtres bien vivants, brûlants d'amour (Sister 2 Sister, Creature). Un jalon de plus dans un parcours musical dénué du moindre faux pas. La grâce, tout simplement. 

Ibeyi + YellowStraps jeudi 26 janvier à la Belle Électrique, 26€/28€/30€


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La Ruée vers l'orge, épisode 1 : le Kiltin' brewpub