Le tourbillon de sa vie

"Heureux soient les fêlés" assure François Mallet, humoriste « bipolaire, gay et patineur artistique ». Un cocktail détonnant pour un spectacle surprenant, inattendu et, surtout, hilarant. À découvrir à la Basse Cour.


« La clinique, c'est un peu le Club Med de la psychiatrie. » Il sait de quoi il parle l'humoriste François Mallet, puisqu'il est lui-même passé par un de ces établissements haut de gamme, véritables petits mondes où les règles de vie communes sont quelque peu différentes de l'extérieur, mais avec classe. Sur scène, il raconte donc son séjour entre art thérapie, séances de psy mielleuses et repas animés à la cantine. Absolument savoureux, et plein d'autodérision.

Dans Heureux soient les fêlés, François Mallet cause donc de sa bipolarité, diagnostiquée il y a six ans. Mais aussi de deux autres aspects de sa personnalité : son amour pour le patinage artistique (il a imaginé un temps faire une carrière dans ce sport longuement pratiqué adolescent) et son homosexualité (la première version de son solo s'appelait d'ailleurs Follement sensible). D'où l'accroche du spectacle : « Bipolaire, gay et patineur artistique : autant vous dire que si François était né aux États-Unis, il y a longtemps qu'il serait une icône avec un show humoristique sur glace, Céline Dion en première partie. »

Ses jours heureux

Avec cette approche originale, personnelle et un brin mégalo (pour la bonne cause), François Mallet tape juste. Il se sert ainsi de cette accroche pour construire non pas une série de blagues faciles sur chacun des aspects, mais pour livrer un spectacle à l'écriture ciselée et à l'interprétation engagée – que ce soit lorsqu'il croque celles et ceux qu'il a rencontrés dans sa vie ou lorsqu'il nous fait carrément croire qu'il est possible de danser sur glace dans un théâtre.

Un spectacle global d'une grande humanité dans la mise à nu opérée par François Mallet, notamment lorsqu'il évoque certains échecs – amoureux, professionnels… Derrière les blagues, les fêlures, pour, finalement, avec sa propre expérience, s'adresser au plus grand monde. Et, surtout, faire rire l'ensemble des fêlés que nous sommes !

Heureux soient les fêlés du jeudi 19 au samedi 21 janvier à la Basse Cour ; de 12€ à 18€


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