C'est extra !


La méfiance est parfois de mise sur les artistes estampillés "avant-gardistes" et "singuliers", rois de la niche et de l'entre-soi. Surtout les "made in New York" : c'est forcément bien, tu vois. Mais là non. Méfiance vite balayée : ils seraient venus de Portland ou de Livet-et-Gavet, ça aurait été le même tarif. L'étiquette n'est pas usurpée, et le résultat encore moins. Il se passe vraiment quelque chose. Il s'en passe même plein, de choses ! Du crypto-métal-indus teinté de folk millénariste (What is carved) aux ballades guitaristiques épurées et cristallines (We are not the same), en passant par les inquiétantes nappes vocales entrecoupées de coups de masses basse-batterie (Coming apart) ou le presque pop-smithien The Play of Tooth and Claw, la palette des plaisirs exploratoires est vaste. Tout est ciselé, pensé, sans jamais renier le ressenti. Des constructions en poupées russes cinétiques qui font penser à Suuns, Voivod, King Crimson… On devine aussi Killing Joke, ou Gregorio Paniagua dans ses recherches sur la musique antique. De retour après 10 ans d'absence, Extra Life frappe fort avec ce nouvel album Secular Works, Vol. 2, qui déploie une multitude d'univers intemporels, fantasques, inquiétants, épiques, comme autant de kaléidoscopes acidulés et enfumés.

Extra Life + Lynhood mardi 24 janvier à 20h au Ciel, 10€/12€


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