Bonne impression


Oüm en guise de titre, comme Oum Kalthoum, chanteuse égyptienne légendaire du XXe siècle – et, pour l'anecdote, seule artiste arabe à figurer dans le récent top 200 (contesté) des meilleurs chanteurs et chanteuses de l'histoire du magazine Rolling Stone. Avec ce spectacle, Fouad Boussouf, à la tête du Centre chorégraphique national du Havre depuis le 1er janvier 2022, poursuit sa série de créations sur le monde arabe. Mais plus qu'une évocation de la vie de la diva, il propose, en s'appuyant également sur l'œuvre du poète persan des XIe et XIIe siècles Omar Khayyam (qui a été chantée par Oum Kalthoum), une aventure impressionniste avec musique live (deux musiciens sont d'un côté du plateau, munis de guitare, oud, percussions…) et six danseuses et danseurs.

Dans une scénographie épurée aux lumières chaudes, devant un rideau de fil qui est plus qu'un simple décor, les interprètes livrent une danse contemporaine aux accents hip-hop qui se rapproche parfois de la transe. La pièce tient autant par cette énergie envoûtante déployée que par le souci constant de Fouad Boussouf de ne pas illustrer son propos, ses inspirations (on entend d'ailleurs très peu Oum Kalthoum pendant l'heure de représentation) mais de les inscrire véritablement dans le corps des artistes. Le tableau d'ouverture, saisissant, avec une danseuse comme possédée par les vers d'Omar Khayyam, en est le meilleur exemple.

Oüm jeudi 2 février à la Rampe (Échirolles) ; de 7€ à 31€


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