Vue à l'Espace 600, une abeille charpentière plus grande qu'un vieillard

Vendredi 20 janvier, l'Espace 600 de la galerie Arlequin a présenté le spectacle "Notre vallée", écrit par Julie Aminthe, mis en scène par Émilie Flacher et interprété par la compagnie Arnica. Un spectacle de marionnettes qui donne à voir et à entendre la mutation d'un écosystème au fil du temps. 


Une fine brume ambiante recouvre les falaises millénaires et la rivière de la Sereine. Une marionnette de vieil homme grogne, canne à pêche à la main. Nous ne sommes pas en Ardèche, mais presque. Notre vallée, c'est l'histoire d'un paysage et de toutes les formes de vie qui le peuplent, en trois tableaux. 

Inspirée par la pièce de Thornthon Wilder Notre petite ville, Émilie Flacher souhaitait mettre en scène un paysage-personnage. La compagnie Arnica (qu'elle dirige) a alors passé commande à Julie Aminthe, avec qui elle a l'habitude de travailler. Pour écrire cette pièce, l'autrice a dû mener une véritable enquête de terrain. Elle et Emilie Flacher se sont alors rendues en Ardèche. Les vallons imaginaires de la Sereine empruntent ainsi beaucoup à la vallée du Doux.

« Au fur et à mesure des années et avec l'accélération du réchauffement climatique, il y a plein de disparitions et de nouvelles apparitions. Nous souhaitions donc porter l'attention des spectateurs sur tout ce qui se vit sur ce petit bout de terre, en trente ans et au fil des saisons », explique la dramaturge. L'objectif était donc de sortir de l'anthropocentrisme, de déplacer notre égard sur les petites choses. Mais que les myopes se rassurent ! Ce jeu d'échelles, de « zoom et dé-zoom », est mis en scène au moyen des marionnettes de la compagnie Arnica. « Le medium marionnette offre une libération dans l'écriture, on peut tout représenter », constate Julie Aminthe. 

L'autrice travaille en collaboration avec diverses structures sur trois types de projet : commandes de texte, ateliers d'écriture et écritures collectives, qu'elle adapte en fonction de son public. À L'Espace 600, elle anime des ateliers auprès des jeunes de la Villeneuve. « Cela leur permet de catharciser une période compliquée de leur vie par la danse, le théâtre… Puis ce sont eux qui construisent le monde de demain, donc c'est intéressant de rester à leur contact. »


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