Namek237 ou la musique altruiste

Talentueux musicien, le Grenoblois Namek237 se produit bénévolement dans des structures médico-sociales et des Ehpad. Pour lui, des expériences "touchantes et inspirantes". Portrait.


Un après-midi, Namek237 (comme il souhaite être appelé), jeune garçon solide, entre dans nos bureaux. Flegmatique, avec sa voix grave et posée, il explique brièvement la raison de son passage fortuit. Musicien, saxophoniste, il joue bénévolement dans les Ehpad et les centres médico-sociaux « pour faire plaisir, ça m'apporte du bonheur… Un article vous intéresserait ? » Séduit, on le rappelle un peu plus tard pour caler un rendez-vous, autour d'un café.

Né au Cameroun, arrivé en France à l'âge de 7 ans, Namek237 a grandi entouré de musique, avec un père saxophoniste et une mère pianiste, tous deux amateurs. « Avec mon père j'ai baigné dans des ambiances jazz, rock, afrobeat. Ma mère c'était plutôt variété française et pop anglaise ». Une palette large avec laquelle il compose déjà ses propres univers et style. En France il s'inscrit au conservatoire d'Amiens où il se révèle être un élève doué. Il gagnera le prix du meilleur saxophoniste de l'école trois années consécutives.

Au gré du travail de ses parents, il voyage sur plusieurs continents où il continue d'affiner sa culture musicale au contact des genres et artistes locaux. Il fréquente aussi les grands conservatoires, se produit sur scène et joue même avec Masego, chanteur et musicien américain inventeur du traphouse jazz, mélange de jazz, electro, future bounce, soul et trap énergique. « Il m'a conseillé pour la musique » dit simplement Namek237 qui expérimente lui aussi de son côté « en créant des remix, je pose des couplets de saxo sur des morceaux hip-hop ».

Comme la plupart des musiciens émergeants actuellement, Namek237 se fait connaître via les différents réseaux sociaux. En écoute sur Instagram, on apprécie sa virtuosité au saxophone et son excellente maîtrise du piano. Talent qu'il exploite bénévolement auprès de publics ciblés, dans les Ehpad ou les structures médico-sociales. Une forme de vocation après un événement tragique. « Un ami à moi est devenu paraplégique suite à un accident de voiture. Ça m'a marqué et j'ai décidé de changer de voie. Après des études de graphiste, je me suis orienté vers un métier d'assistance aux personnes handicapées. Je propose aussi des concerts d'une demi-heure à une heure dans des structures qui s'occupent d'eux. Je suis à l'écoute des spectateurs. Je joue les morceaux qu'ils me demandent mais j'aime aussi leur faire découvrir mon univers, l'improvisation, des styles différents. »

Namek237 assure être heureux à partager ces moments avec ce public. Et même s'il aspire à voyager et à jouer en compagnie de musiciens célèbres, son rêve est de retourner au Cameroun « pour donner des cours de musique aux enfants pauvres dans les quartiers défavorisés, en créant une association par exemple. » Ses parents lui ont toujours répété qu'il fallait croire en ses rêves, mais qu'il devait travailler dur pour réussir. Alors, même si l'on perçoit chez ce garçon une forme de réserve et de timidité, ses convictions le forcent à les dépasser et à tracer sa voie, comme quand il franchit fortuitement la porte de notre bureau. « J'étais pas trop sûr de moi, mais qui ne tente rien n'a rien ».

https://mobile.twitter.com/237nmk

https://www.instagram.com/namek237/?hl=fr

 

 


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