Les princesses arabes


C'est un spectacle qui change de titre à chaque date de tournée. Pour la région grenobloise, il s'appelle De Béjaïa à Voiron, puisqu'il passe par la scène du Grand Angle de Voiron. Quant à Béjaïa, qui est à chaque fois dans le titre, il s'agit de la ville algérienne qui a vu naître Tassadite, l'héroïne de l'histoire. La chanteuse et autrice-compositrice Claire Diterzi a ainsi voulu raconter, en musiques et paroles, le parcours d'une femme anonyme née en 1932 dans un petit village de montagne kabyle et arrivée en France en 1955.

« Moi je voulais faire infirmière, avec une belle blouse blanche. Ou sage-femme. Ou harpiste. Enfin, ça c'est peut-être un peu difficile ! » C'est cette vie dure mais non tragique (Claire Diterzi avait longuement rencontré Tassadite avant sa mort du Covid en 2021) qui est au centre du spectacle, portée par la comédienne Saadia Bentaïeb. Cette vie et d'autres, la metteuse en scène ayant eu recours à la fiction pour développer son récit et évoquer aussi bien l'exil que la figure du père (le sien était kabyle) ou la condition féminine.

Avec trois musiciens à ses côtés (le chanteur Hafid Djemaï, originaire de Béjaïa, la harpiste Rafaëlle Rinaudo et le percussionniste Amar Chaoui), Claire Diterzi orchestre alors une partition de théâtre musical qui fait fi des frontières de genre, imbriquant en un seul élan les influences traditionnelles de Kabylie à la pop et au rock. Comme dans sa chanson La Princesse arabe, sortie en 2006 sur son magnifique album Boucle, qui prend ici une saveur toute particulière.

De Béjaïa à Voiron mardi 7 mars au Grand Angle (Voiron) ; de 12€ à 28€


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