Dynamique de la précarité


De subtiles dentelles cartographiques faites de pneus évidés, une bouée détournée, de fantomatiques chaussons cousus les uns aux autres, des traces de pas découpées… Intitulée Nomadistan, l'exposition d'Amandine Meunier au Vog semble, sans ambiguïté aucune, renvoyer à la question des migrants. Pourtant les choses ne sont pas si simples, car c'est également à nos parcours de vie que ses œuvres renvoient. Par exemple, une série de dessins de façades d'immeubles qui implosent a été réalisée pendant le confinement, à un moment où certains d'entre nous, claquemurés dans des appartements exigus, avaient effectivement parfois l'envie de tout faire péter. Ainsi, chez Amandine Meunier, les images médiatiques et les signes liés à l'actualité deviennent les métaphores possibles de situations de vie communes. À vous de voir alors comment interpréter la série de valises bricolées à partir de lambeaux de chambres à air ou de vieux cartons, ou encore l'improbable immeuble-cabane échafaudé à partir d'un agglomérat de fragments de cagettes. Faite de bricolages artisanaux, l'œuvre d'Amandine Meunier affirme un goût pour une forme de dynamique de la précarité, une ode à l'inconfort nécessaire à toute mise en mouvement... et au nomadisme.

Nomadistan, Amandine Meunier jusqu'au 15 avril au Vog, entrée libre


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