Paysages pas sages au cabinet Rembrandt

Après le clair obscur, on est invités à explorer les paysages gravés par Rembrandt, au couvent Sainte-Cécile.


Après une saison consacrée au clair-obscur, le cabinet Rembrandt inaugure un nouvel accrochage dédié au paysage. Une entrée thématique qui s'est naturellement imposée après l'achat par le fonds Glénat de trois gravures de paysages et l'opportunité du prêt de neuf autres, provenant de la collection du hollandais Jaap Mulders. Au centre du cabinet, donc, les 12 œuvres réunies permettent de se plonger avec délectation dans l'infinie délicatesse du travail graphique de Rembrandt. Constitués de quelques arbres, d'un corps de ferme, parfois d'un moulin, ces paysages dissimulent tout un tas de personnages qui vaquent à leurs occupations (un pêcheur, un meunier, des amoureux, un dessinateur…), puis se transforment, lorsque l'on s'en approche, en un fascinant paysage graphique. Vivace, nerveux, spontané, précis, ciselé, confus, le trait de Rembrandt joue de toutes les possibilités offertes par la technique de l'eau-forte. On reste pantois devant la finesse d'un trait qui suggère, au loin, une architecture s'évanouissant dans le flou atmosphérique, ou encore face à l'intense noirceur d'un premier plan dont la foisonnante jungle graphique absorbe littéralement certains détails dans l'obscurité. Par ailleurs, cette mini-exposition est bien sûr l'occasion de renouveler la présentation des autres gravures du fonds… jamais déplaisant, toujours fascinant.

Rembrandt, paysages jusqu'au 17 mai au couvent Sainte-Cécile, jusqu'à 7€


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