Tout mon amour


Si, depuis deux ans, Arnaud Meunier est le directeur de la MC2, il est avant tout metteur en scène. Cette casquette, il l'a remise pour un projet lancé en amont de sa nomination : la mise au plateau de Tout mon amour, première pièce de l'auteur Laurent Mauvignier parue en 2012. Une histoire de deuil ; celui du père. Le fils meurtri et sa femme débarquent dans la maison du défunt afin de régler les affaires courantes. Les expédier même. Mais tout ne se passera pas aussi simplement dans ce récit à l'atmosphère tendue, pleine de non-dits, de fantômes…

Avec trois autres interprètes à leurs côtés, Philippe Torreton et Anne Brochet campent subtilement le couple au centre de l'intrigue ; lui qui aimerait être le roc qu'il n'est pas, elle emplie d'une douleur immense, celle de la disparition de leur toute jeune fille dix ans plus tôt. Au fur et à mesure que les enjeux se dévoilent au sein de cette scénographie réaliste (la maison du mort), les pièces d'un puzzle familial se rassemblent façon polar mystérieux. Mais polar froid, concret, dans un monde qui ne semble plus l'être, perpétuellement au bord de l'implosion – à l'image de la mère qui tressaille à chaque sonnerie de téléphone.

La mise en scène précise d'Arnaud Meunier et sa direction d'acteur au cordeau renforcent la puissance ténébreuse du texte, l'accompagnent sans jamais vouloir illustrer tout ce qu'il charrie. Tout mon amour apparaît alors comme un grand spectacle sans en avoir l'air ; de ceux qui infusent lentement, de manière vénéneuse, presque dans le silence…

Tout mon amour du mercredi 15 au samedi 18 mars à la MC2 ; de 5€ à 30€


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