Le 8 mars a commencé par une boîte mail pleine de promos spécialement pour nous, les femmes, puisque c'est notre journée (sic).
Puis le défilé d'annonces. Le droit à l'IVG qui pourrait entrer dans la Constitution dans les mois qui viennent (Macron). Enfin non, pas le droit : la liberté. Comme ça, les médecins qui refusent de la pratiquer pourront continuer de le faire. Ça plaît mieux à Retailleau, qui souhaite « valoriser celles qui ont mis au monde des enfants et ont contribué à consolider le régime [des retraites] par répartition ». Bah de rien, si on peut aider. Réforme salvatrice donc, au sujet de laquelle le ministre Riester lui-même admet que les femmes sont « un peu pénalisées ». Grande cause du quinquennat, tout ça.
Pour en revenir à l'IVG, on aurait une requête : arrêtez d'en parler comme un truc que de femmes. Elles sont évidemment les premières concernées, mais un paquet d'hommes ont été et seront bien soulagés que ce droit (oui, oui, ce droit) existe.
Bref, le 8 mars. Ciotti : « Le féminisme, c'est de droite. » Comment on peut sortir des trucs pareils… Accrochez-vous, il y a bien pire : l'entraîneur du Angers SCO qui, au sujet d'un joueur poursuivi pour agression sexuelle, a lancé : « C'est pas méchant, on a tous déjà touché des filles. » Ça dégage !
Enfin, tout le monde a fait sa petite déclaration, le moment des droits des femmes est passé. On peut reprendre le décompte : 31 féminicides en France en 2023. On est début mars. Si 31 sont mortes, on n'ose extrapoler le nombre de femmes actuellement violentées, menacées, harcelées, humiliées. Alors les moins 20% sur l'épilation : ça dégage aussi.