"La véritable histoire de la Gorgone Méduse", du mythe à la réalité

Vendredi 21 avril, la jeune compagnie Les Unes et les Autres a interprété pour la première fois "La véritable histoire de la Gorgone Méduse" au TMG - Théâtre de Poche, à Grenoble, dans le cadre du dispositif grenoblois Les Envolées. La pièce lie le mythe de Méduse, jeune mortelle violée par Poséidon, à notre réalité. 


Dans la mythologie grecque, Méduse est un monstre. On sait d'elle qu'il ne faut pas la fixer dans les yeux, si on ne veut pas finir en pierre. C'est pourtant la déesse de la sagesse Athéna qui est à l'origine de sa transformation, pour la punir d'avoir été violée par Poséidon dans son temple. Avec la compagnie Les Unes et les Autres, on rejoue la scène, mais en repartant des origines. Méduse (Léa Darmon-Raphoz), est une adolescente naïve qui rêve de liberté, Poséidon (Paul Tomasini) est un homme qui le sait. Impuissants, nous la regardons se perdre entre peur et fascination, jusqu'à tomber sous l'emprise du Dieu des mers : « On essaie de faire comprendre que c'est justement parce qu'il y a eu emprise, qu'il y a eu viol, et pas l'inverse », précise Nicolas Robinet, metteur en scène.

Charismatique, séduisant et terriblement cliché, Poséidon coche toutes les cases de la célébrité aimée de tous, puissante et intouchable. On s'attache alors à Méduse, cette gamine rebelle injustement condamnée, qui pourrait être notre fille ou notre sœur. Parfois on se reconnaît en elle, comme Léonore (Amandine Charlier), une femme d'aujourd'hui dont l'histoire introduit un parallèle entre le mythe et la réalité. 

Pourtant, l'ambiance n'est pas pesante, et on se surprendra même à rire lors de certaines scènes (clin d'œil à l'acte 4 où Persée est ivre avec ses amis). Deux heures de théâtre, c'est un poil long, mais nécessaire pour réussir à comprendre les enjeux de cette fiction, profondément politique.  

La véritable histoire de la Gorgone Méduse le 25 avril à L'Autre Rive (Eybens), le 27 avril au théâtre Le Pot au Noir (Saint-Paul-lès-Monestier), tarif unique à 6 euros


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