Cinéma : l'esprit de Cannes souffle sur Grenoble

Reprises, dans les cinémas Pathé de Grenoble et Échirolles, des films de deux génies : Scorsese et Tarantino. Et un classique du ciné français, "La Cité de la Peur".


Dans dix, vingt ou trente ans, on se souviendra (peut-être) de l'édition du festival de Cannes 2023, de ses "vieux" films patrimoniaux et des cinéastes balbutiants – qui seront alors considérés comme des classiques. Par le passé, 1976 avait vu le sacre d'un petit barbu cinéphile surexcité ; 1994 celui d'un grand agité au débit façon mitraillette : Scorsese et Tarantino sont désormais indissociables de la Croisette. C'est sans doute pour célébrer le plus grand festival de cinéma du monde à travers eux que les Pathé ont choisi de programmer quelques-uns de leurs films.

Pour Quentin Tarantino, Django Unchained (2012), relecture post-rétro-moderne de Corbucci – ou le mélange entre un western rape and revenge et la mise à mort opératique du Sud esclavagiste – le jeudi 11 mai à 19h30 au Pathé Grenoble ; pour Martin Scorsese, Le Loup de Wall Street (2013), – ou l'épopée poudreuse d'un courtier des sommets aux abysses, devenue une usine à mèmes – le même soir à 19h45 au Pathé Échirolles.

Un film parviendra à réconcilier tout le monde (c'est-à-dire les deux salles) le jeudi 18 à 20h. Signé Alain Berberian, il présente la particularité de se dérouler durant le festival, où d'ailleurs il a été projeté pour son 25e anniversaire : La Cité de la peur (1994). Pourquoi la comédie policière des Nuls a-t-elle survécu à l'épreuve du temps ? Parce que son ratio de répliques et vannes originales (le doigt de whisky, « meurs, pourriture communiste ! », « cons de mimes », La Carioca etc.) est supérieur aux gags parodiques reposant sur des références contextuelles, pour la plupart oubliées aujourd'hui. Moralité : à Cannes, faisez-tous comme ça.


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