Du spectaculaire à La Rampe pour la saison 2023-2024

La scène d'Échirolles a ouvert le bal des présentations de saison ; on retient tout particulièrement des pièces de danse et de cirque qui promettent du très grand spectacle.


31 spectacles programmés ; c'est un peu moins que l'année dernière, en raison de l'inflation et de la baisse de la subvention de la Région en 2022 (qui la maintient telle quelle en 2023, soit 22% de moins qu'en 2021).

Mais la qualité est là, et comme à son habitude, La Rampe nous promet du grand spectacle. À commencer par celui du Malandain Ballet Biarritz, le 30 novembre et le 1er décembre ; vingt-deux danseurs rendent hommage à deux œuvres de Stravinski, Le Sacre du Printemps et L'Oiseau de feu. Ce dernier est incarné par le prodige Hugo Layer, impressionnant de précision et de grâce.

Autre moment de beauté et d'excellence en vue, le Ballet Preljocaj, qui interprétera Gravité les 23 et 24 janvier 2024 ; un questionnement autour de la pesanteur, avec laquelle les douze danseurs au plateau jouent ou luttent. Les 27 et 28 mars, on ira voir les Espagnols de IT Dansa, dix-huit danseurs pour la reprise de trois pièces de chorégraphes contemporains : Kaash (Akram Khan), Lo Que No Se Ve (Gustavo Ramírez Sansano) et Minus 16 (Ohad Naharin).

Dans un tout autre style, Les Yeux Fermés, programmé le 6 février dans le cadre du festival martinérois Hip-Hop Never Stop. Un spectacle de hip-hop que le chorégraphe Mickaël Le Mer a conçu comme un hommage au grand maître du noir, Pierre Soulages. C'est un jeu habile de lumières qui attend le spectateur, dans une scénographie très travaillée, jusqu'à l'éclatant bouquet final…

Quel cirque !

Spectaculaire, c'est le mot pour qualifier le Baobab Circus. Cette compagnie d'athlètes-acrobates guinéens n'a de cesse de repousser les limites physiques, dans une énergie explosive. La pièce Yé ! (L'eau !) illustre la tension autour de cette ressource, à travers des luttes, des sauts, des porters incroyables, et une mer de bouteilles en plastique qui entoure les 13 danseurs et danseuses, tout en puissance… On attend beaucoup de cette pièce, programmée le 16 décembre.

Dans le domaine du cirque, une autre date nous inspire : le 19 mars, pour Révolte ou tentatives de l'échec. Un spectacle féminin de funambulisme moderne et décalé, mené par Johanne Humblet, en compagnie de deux circassiennes et deux musiciennes. On a hâte de voir ce spectacle dont la première sera présentée à Bonlieu, la scène nationale d'Annecy, en octobre prochain.

Mais aussi…

En vrac, on note aussi l'intrigante création de Sylvie Guillermin et Arash Sarkechik, qui entremêle danse, musique live et lightpainting, Les Désaxés (14 novembre) ; la pièce de François Cervantes, Le Cabaret des Absents (12 décembre), un drôle de récit sur l'histoire vraie du sauvetage d'un théâtre à Marseille ; et encore la venue du phénomène queer Rodrigo Cuevas (5 avril), apparemment surnommé « le Freddy Mercury des Asturies » (l'effet moustache-escarpins n'y est pas pour rien !).


Du côté des artistes associés 

Sylvère Lamotte : Avec sa compagnie Lamento, il poursuit un important travail de recherche sur le lien entre culture et santé. Un angle aussi vaste que rare, et passionnant : il présentera notamment Tout ce fracas, le vendredi 16 février, une pièce pour trois danseuses dont une handicapée (chose rapidement oubliée grâce à la magie de la danse contact, cheval de bataille de Sylvère Lamotte). Le 22 novembre se jouera aussi Voyage au bout de l'ennui, ou l'éloge du temps qui passe sans que rien ne se passe ; et pourtant il s'en passe, des choses, dans cette pièce estampillée jeune public !

Joana Schweizer : Son spectacle Des Oiseaux lui a été inspirée par la disparition alarmante des oiseaux de nos campagnes. Et pourtant, aucun abattement à l'horizon : la danseuse choisit plutôt de célébrer les envols et les parades nuptiales des volatiles, pour « célébrer le vivant », dixit Joséfa Gallardo, directrice de La Rampe.

Nicolas Hubert : La compagnie Epiderme opère un retour aux sources, puisqu'elle avait déjà résidé à La Rampe au début des années 2010. Nicolas Hubert se livre dans Espace pudique (& angles morts) (7 décembre), un solo qui retrace avec humour comment il fait cohabiter sa pudeur naturelle et son métier de scène. Déjà joué, ce spectacle a souffert de la période Covid-19 et n'a pas pu s'épanouir comme il se doit. Par ailleurs, il travaille sur une création jeune public, Tabula, construite autour de rencontres dans les crèches de la région…

Présentation de saison mercredi 7 juin à 18h30 à La Rampe, entrée libre


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