On y court !

La grand-messe grenobloise du court-métrage convie comme chaque année ses fidèles à faire provision d'histoires brèves sous les étoiles, au Jardin de Ville, au Club et au cinéma Juliet-Berto, du 28 juin au 1er juillet.


Que la saison de la Cinémathèque plombée par des incertitudes s'achève sur la silhouette familière et espérée du rendez-vous du court-métrage a quelque chose de rassurant. Et l'on a envie de voir un heureux augure dans le fait qu'il constitue un prélude à la Fête du cinéma – laquelle lui succèdera du 2 au 5 juillet prochains dans toutes les salles de l'Hexagone. Mais celles-ci ne bénéficieront pas de la voûte étoilée du Festival, argument d'une taille inversement proportionnelle à la durée des films ici projetés. Car on le rappelle : si d'un point de vue légal, un court ne peut dépasser 59', ceux du Festival oscillent entre 3 et 30 minutes. Ce qui garantit d'avoir au moins six œuvres à déguster par séance. Et il y en a beaucoup (de séances).

Antonin parmi les siens

Riche de huit programmes dans la compétition internationale (chacun repris au Club), le festival s'annonce alléchant dès le premier d'entre eux qui abrite au moins deux vieilles connaissances naviguant du court au long : Nadav Lapid (primé notamment à Cannes et Ours d'or pour Synonymes) avec La Première, ainsi que l'irremplaçable Antonin Peretjatko pour Les Algues maléfiques. Oserons-nous rappeler – et ce n'est pas pour influencer les jurys – que le plus drôle des cinéastes contemporains vient jouer à domicile ?

Le jury officiel (composé de la productrice Raphaèle Dumas et du critique Olivier Pélisson, placés sous la présidence de la réalisatrice Shalimar Preuss) aura par ailleurs la chance de visionner un fort contingent de films d'animation : ils représentent près d'un quart de la programmation ! Signe que le secteur continue de prendre de l'importance, en-dehors du périmètre dans lequel il a été longtemps cantonné : celui du jeune public. Au reste, ce dernier a droit à "son" festival : trois programmations judicieusement composées en fonction des âges (6/12 ans, 3/5 ans et toute la famille) permettront aux apprentis spectateurs de former leur regard.

Enfin, parce qu'un festival est une fête, il convient d'en rappeler quelques temps forts. D'abord, une Carte blanche octroyée à l'Agence du court métrage pour célébrer ses 40 ans sur le thème ô combien d'actualité "Révoltons-nous" (le 30 juin à 17h) ; la Nuit Blanche "Mélancolie de l'été" (le 30 de 23h30 à 6h) pour faire le plein d'images et puis, naturellement, la soirée de clôture avec remise des prix et projection du palmarès, Terrasse Lesdiguières de la Bastille (le 1er à 20h30) avec projection en simultané au cinéma Juliet-Berto. Bref, on y court.

46e Festival du film court en plein air du 28 juin au 1er juillet au cinéma Juliet-Berto, au Jardin de Ville et au Club


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