Alba, le cirque à portée de mains (et de pieds)

On y retourne ! Le festival de cirque d'Alba promet cette année encore de l'éclectisme avec des clowns bien sûr, des chansons, des portés, des spectacles qui interrogent la place de l'écologie et des femmes. Ambiance comme toujours ô combien chaleureuse et festive, dans ce village magnifié par ses vestiges antiques et moyenâgeux.


« Des acrobaties sur sofa », disent-ils, mais un sofa trampoline ! Jump Cut de la compagnie bruxelloise Double Take Cinematic Circus mêle le cirque au cinéma. Même en plein air, sans leur matériel technique d'images, Summer Hubbard et Raphaël Herault jouent d'un rail de travelling et des cartons d'intertitres. C'est l'une des propositions les plus alléchantes de la 13e édition du festival d'Alba qui en compte quatorze, payantes ou gratuites, sous chapiteau (voire en salle) ou en plein air, toutes à quelques minutes à pied du "Carbunica", centre névralgique – buvette et food truck très accessibles compris – de ce festival mené par le Pôle national de cirque de la Cascade, basé à Bourg-Saint-Andéol.

Aux manettes, le clown Alain Reynaud qui met en scène le collectif TBTF (Too Busy To Funk) pour le spectacle Brèves tempêtes, créé in situ dans le théâtre antique avec pas moins de vingt circassiens. Acrobatie, bascule, jonglage, roue Cyr, corde, cerceau, trapèze, mât chinois… toute la panoplie du nouveau cirque sera déployée en soirée alors qu'en matinée, ce même Alain Reynaud livrera Voyage sur place, un solo théâtral et autobiographique qui s'annonce émouvant : au travers de son alias Félix Tampon, l'histoire d'un môme fils de menuisier qui, sur ces terres mêmes où il joue encore, décide, dans les années 70, de devenir un clown.

Cirque exalté

D'autres clowns seront là comme les Intrepidus de Stek, un quatuor franco-italo-mexico-uruguayen qui joue, danse, fait des cascades avec une énorme poubelle. Dans Ino, c'est un septet cette fois, uniquement féminin mais toujours cosmopolite (France, Espagne, Italie, Argentine) pour dire, via des portés, du jonglage, de la danse que « sept filles ça ne pèse pas lourd dans ce monde, alors on a pensé à les empiler » ! Quentin Brevet, dans son petit espace de bois avec trois planches, incarne la maladresse tout en jonglant, découvrant des sons. Il intrigue autant que le Cirque Exalté réuni sous grand chapiteau pour un étrange Foutoir céleste, créé l'an dernier. BMX et acrobaties s'assemblent pour célébrer des rituels, peau de bête sur le dos.

Festival d'Alba du 11 au 16 juillet à Alba-la-Romaine (Ardèche)

 


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Georges Lavaudant, Isabelle Adjani, Dan Jemmet pour des Nuits de théâtre à Fourvière