Électronique fantasy

Conviés au Ciel pour deux conférences, Julie Ackermann et Victor Dermenghem, contributeurs actifs de la revue musicale Audimat, viennent analyser des courants de la musique très, très actuelle : l'hyperpop et la musique électronique fantasy. Soyez curieux, d'autant que la soirée se finira en joyeux DJ sets. 


Après l'invitation de la revue Le Gospel l'an dernier – avec une lecture enamourée d'Adrien Durand sur Kate Bush –, le Ciel continue son travail d'ambassadeur en faveur de publications alternatives et sérieuses qui parlent de musique autrement, loin des canons de la presse traditionnelle. Voici donc une soirée consacrée aux Éditions Audimat, pourvoyeuses de livres, mais aussi d'une revue sans illustrations, où seul compte le texte. À l'intérieur, des articles au long cours qui abordent l'histoire de la pop – au sens très large – d'une manière à la fois journalistique et universitaire, subjective et objective.

Lors de cet événement intitulé Audimat Panel qui combine conférences et DJ sets, le Ciel convoque des contributeurs réguliers de la revue, Julie Ackermann et Victor Dermenghem, autour du sujet suivant : "Du cringe à la fantasy, qu'est-ce qu'internet fait aux musiques électroniques ?" Un peu sibyllin de prime abord, n'est-ce pas ? Pas de panique, on a appelé Victor pour qu'il nous explique : « Dans la revue, j'écris sur les esthétiques musicales émergentes et j'essaie d'y trouver des points communs, des redondances qui permettent de les décoder. Là, je vais parler des contrées magiques des musiques électroniques, de la résurgence du folklore, d'un idéal pastoral, d'un attrait pour les connaissances occultes (la magie, les contes anciens, etc.) dans ces musiques-là. Cela s'est traduit ces dernières années par des artistes qui se présentent comme des magiciens, des elfes… Aussi par l'utilisation d'instruments folk sur scène, comme la harpe de Ange Halliwell. »

Plus pop tu meurs

Dans sa prise de parole, Julie Ackermann s'intéressera quant à elle à l'hyperpop, genre né dans les années 2010 qu'elle définit ainsi : « Une pop expérimentale en quête d'une intensité, d'un climax, dans les sonorités, mais aussi dans les visuels. » Une esthétique jouant avec le kitsch, le malaise – le fameux "cringe" – jusqu'au débordement. L'électro fantasy ou l'hyperpop, autant de genres qui ont pu voir le jour grâce au web : « Internet nous a permis de nous débarrasser de la honte d'aimer ce qu'on aime, puisqu'on pourra toujours trouver une communauté autour de ça. » Intrigant, non ?

Audimat Panel vendredi 29 septembre à 19h30 au Ciel, prix libre


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