L'emploi du Temples


Dès ses débuts, le groupe de James Bagshaw s'est affiché comme l'un des grands organisateurs du revival du psychédélisme, tant dans sa manière de trousser ses morceaux que dans celle de les produire. Avec toutefois une touche de futurisme dans le rétro, qui donnait à l'ensemble des airs de voyage d'exploration plus que de séances de diapositives des dernières vacances dans les années 70. Et au fur et à mesure de leurs voyages interstellaires, le groupe a considérablement élargi ses horizons, à défaut de sa manière de faire (hormis un décevant Volcano presque entièrement dévolu aux synthés).

Temples, au pluriel donc, est devenu au fil des ans une sorte de temple du psychédélisme, un grand bazar, une foire aux idées et aussi une sorte de centre d'archives de genres et de styles ayant un rapport plus ou moins lointain avec le fait de voir trente-six chandelles et des milliers d'étoiles. La preuve en est faite sur Exotico, dernier album en date de Temples, qui semble feuilleter le catalogue de toutes ces musiques : pop psychédélique, prog rock, psyché oriental, glam, krautrock. Le tout au long de 16 titres qui font un voyage parfois un peu long et un peu indigeste même si tout cela est notoirement impeccable (trop peut-être, là aussi ?) et admirablement produit et réalisé par deux bons élèves de la pop en apesanteur : Sean Lennon (fils de) et Dave Fridmann, producteur historique de monuments néo-psyché comme Mercury Rev et The Flaming Lips. Temples, plus jeune, entre dans cette catégorie, la folie en moins et c'est dommage.

Temples mardi 3 octobre à 20h à la Belle Électrique, de 21€ à 25€


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