Monarque à tête de chien et autres étrangetés picturales à l'espace Vallès


Duncan Wylie et Grégory Forstner partagent en commun un attachement au grand format et un goût pour une peinture gestuelle et enlevée. Déjà exposées il y a une quinzaine d'années au musée de Grenoble (qui possède une œuvre de chacun d'entre eux), ces deux grandes figures de la peinture contemporaine française se retrouvent à nouveau réunies à l'espace Vallès.

Au rez-de-chaussée sont exposés de très grands formats, tandis que sur la mezzanine on découvre des dessins et quelques peintures de plus petite taille – dans tous les cas, des réalisations récentes. Forstner présente des portraits de monarques à têtes de chien, dont le dessin nerveux semble avoir été jeté spontanément sur des toiles à peine préparées. Il y a dans son procédé quelque chose d'une forme d'urgence qui contraste avec le caractère pseudo-institutionnel de ce sujet évidemment burlesque.

Duncan Wylie, quant à lui, réalise des compositions badigeonnées de couleurs vives, dont on a l'impression qu'elles ont été appliquées sans la moindre préméditation dans une gestuelle qu'on imagine quasi-chorégraphique. Il y a pourtant paradoxalement un caractère illusionniste indéniable dans ses tableaux : les scènes qui renvoient à des réalités sociales contemporaines plus ou moins lisibles paraissent émerger de cette masse picturale tourmentée, qui devient parfois paysage.

Playing Players. Grégory Forstner & Duncan Wylie jusqu'au 28 octobre à l'espace Vallès, entrée libre


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