Conjurer la mort


Il y a le son des balles de tennis qui frappent une raquette et celui des grillons. Août 1992. Le (feu) 19/20 de FR3 annonce la mort de Michel Berger à Ramatuelle. Solal Bouloudnine a « six ans, un mois et vingt jours ». Et c'est la fin de l'innocence. En pleines vacances dans le sud de la France, son célébrissime voisin meurt alors qu'il n'est pas vieillard. Dès lors, il va avoir peur de la mort, et ce spectacle est un moyen de l'évacuer durant 1h20.

Le comédien (aussi auteur, les metteurs en scène Maxime Mikolajczak et Olivier Veillon ayant travaillé sur le texte avec lui) peut reprendre au début. Soit son enfance, qu'il figure dans une reconstitution de sa chambre avec petit lit, peluche de Winnie l'ourson et stickers du bonhomme de Seven Up. Tout est bon pour déjouer le désespoir, y compris l'humour noir quand il incarne un enfant qui convulse suite à une intoxication. Dans des séries de sketches dignes d'un stand-up, cet acteur, sorti de l'école régionale de Cannes (ERACM) en 2007, garde dans ce spectacle des traces de son passage dans la troupe des Chiens de Navarre (Les Armoires normandes) et ses potacheries parfois un peu lourdes, endossant divers personnages (costumes et perruques aidant) comme une assistante sociale, un rabbin ou sa maîtresse d'école. Il se fait plus drôle quand il est le reflet d'une époque plus que de ses propres angoisses, en comptant le nombre de Renault 21 qui pourraient encore exister en 2033. De Michel Berger, il est finalement peu question, si ce n'est ce point de départ qu'est son décès prématuré et quelques extraits de chansons dont cette question adressée à Véronique Sanson, Seras-tu là ?

La Fin du début vendredi 20 octobre à 20h au Déclic (Claix), dès 12 ans, de 6€ à 18€


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