Un autre monde est visible


Passionnante plongée au cœur du documentaire de création, la nouvelle édition du festival Le Monde au Coin de la Rue nous emmène, cette année encore, au sein de multiples univers plus ou moins éloignés des nôtres. Celui des étudiants d'une université nigériane, dont le ciné-club sert d'espace de débat et de revendication politique face à une société inégalitaire (Coconut Head Generation). Celui de la jeunesse queer marginalisée de Medellin, qui utilise le cinéma pour se réconcilier avec les fantômes des proches disparus dans une ville en proie à une violence sans fin (Anhell69). Ou encore celui des "turkers" du site Amazon, micro-communauté mondiale isolée derrière ses écrans, dont les tâches dérisoires payées quelques centimes préparent l'avènement des intelligences artificielles (En attendant les robots)… Autant de réalités fascinantes, qui prennent vie à l'écran par le biais de choix cinématographiques souvent audacieux.

Dans Silent Voice par exemple, le réalisateur suit un jeune espoir du MMA tchétchène exilé en Belgique, traqué nuit et jour par sa communauté qui a juré sa mort après avoir découvert son homosexualité. Impossible de montrer son visage sans le mettre en danger, ni de donner à entendre sa voix, perdue suite au traumatisme. Alors comment s'y prendre ? Dans le court-métrage Ours, une jeune réalisatrice numérise les images d'un cinéaste amateur, qui a filmé des ours pendant des années. Et découvre ce faisant qu'il a aussi filmé de jeunes femmes dans la rue à leur insu, en l'absence de tout consentement. Une confrontation s'engage… Quelques exemples, parmi tant d'autres (ce sont plus d'une vingtaine de films et documentaires sonores qui seront présentés au total), des sujets et enjeux abordés par ce festival hors du commun. 

Le Monde au coin de la rue du lundi 16 au samedi 21 octobre à la Maison des Habitants du Centre-Ville, entrée libre


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