Lynch de fond en combles

Rétro / À tous ceux qui aimeraient s'aventurer dans le monde d'INLAND EMPIRE sans avoir auparavant visité toutes les pièces de l'œuvre de Lynch (une démarche que l'on ne conseille pas !), l'Institut Lumière propose l'intégrale de ses 9 longs-métrages. Il n'y a pour ainsi dire rien à jeter, à part ce truc grandiose et mutilé qu'est Dune, qui ne s'est en plus pas forcément bonifié avec le temps. Mais pour le reste, pas d'hésitation ! À commencer par cette trilogie de la dislocation narrative que représentent Eraserhead, Lost Highway et Mulholland drive. Une trilogie qui trouve aussi son unité si on en regarde les sujets (car derrière les boucles de récit, les mondes parallèles et l'abolition des frontières entre rêve et réalité, les films de Lynch ont toujours des sujets très concrets) : paternité difficile dans Eraserhead, drame de la jalousie et de la fin d'un couple dans Lost Highway, aléas de la célébrité et douleur de l'amour absolu et pourtant déçu dans Mulholland drive. À côté de ces monuments, Lynch a développé une veine plus «classique» (tout est relatif...) où l'étrange s'inscrit souvent dans un strict réalisme : petite bourgade provinciale soudain aspirée par un fait-divers mêlant sexe, meurtre et désirs troubles (Blue velvet, Twin Peaks, fire walk with me), couple en cavale avec une meute de tueurs sadiques à leurs trousses (Sailor et Lula), monstre humain, trop humain pour l'Angleterre industrielle de la fin du XIXe siècle (Elephant man) ou papy fatigué chevauchant son tracteur pour traverser les USA afin de dire adieu à son frère après une longue dispute (Une histoire vraie). Maître de l'espace et du temps, capable de rendre spectaculaire et fascinant le moindre geste ou la moindre silhouette, Lynch fait partie de ces cinéastes qui travaillent chaque film comme une somme d'émotions contradictoires, cherchant à instaurer une relation nouvelle entre le spectateur et l'écran. D'où l'accoutumance provoquée par ses films sur les cinéphiles du monde entier... CC

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